Comment savons-nous que nous aimons ? « Tout d’abord, il ne faut pas confondre l’état amoureux et l’amour, explique l’écrivain Michel Cazenave (auteur d’ Histoire de la passion amoureuse, Lebaud, 2001). Au début, ils se présentent de la même façon, une sorte de bouleversement de l’être tout entier dont la Phèdre de Racine rend compte par ces quelques mots : “Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue.” » Cet état paroxystique et un peu théâtral, les neurologues et les psychiatres l’assimilent aux névroses obsessionnelles. Il dure six mois, un an maximum. (Source: psychologie.com)
« C’est ensuite qu’apparaît la vérité du sentiment, poursuit Michel Cazenave. Quand cet emballement se métamorphose, on se rend compte alors que ce qui est important pour nous n’est plus notre petite personne et le plaisir que nous tirons de notre partenaire, mais l’autre, devenu indispensable comme s’il détenait notre principe vital. »
Le temps nous révélerait donc s’il s’agit ou non d’amour. Mais quelles autres preuves encore ?
La formule de Cocteau devrait donc être complétée : il n’y a, en réalité, ni amour ni preuves d’amour ; il n’y a que des demandes de preuves d’amour. C’est lorsque nous ne pouvons plus vivre sans réclamer à l’autre des signes de son amour que nous savons, à coup sûr, que nous aimons.
Chantal Thomas (auteur de Comment supporter sa liberté, Rivages, 2000), philosophe et écrivain, renchérit : « Je sais que j’aime quand le monde acquiert une sorte d’éclat, de relief suraigu beaucoup plus captivant que dans les autres moments de la vie. Par exemple, pour moi qui aime me promener, il y a dans ces moments-là une sorte de rehaussement de tout ce que je vois, non pas parce que j’irais ensuite raconter à la personne aimée ma promenade, mais par le simple fait que cette personne existe. Cela me met sexuellement, intellectuellement, émotionnellement dans un état où tout est plus intense. » Plus que la raison, ce serait donc notre corps qui nous renseignerait sur le sentiment d’amour, par la façon dont l’aimé l’habite même lorsqu’il est absent, et par la manière particulière que nous avons, en sa présence, d’être réceptifs à ses gestes, ses attitudes, ses expressions, son odeur, son grain de peau. (Source: psychologie.com)
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