Juliette, le premier bébé conçu par Maturation In Vitro (MIV) en Flandre, vient de souffler sa première bougie. Depuis janvier 2010, 150 femmes ont pu bénéficier de cette nouvelle technique au Centre de Reproduction Humaine de l’UZ Brussel. 40 d’entre elles sont tombées enceintes, dont 8 ont déjà pu vivre les joies de la maternité.
Cela fait maintenant près de deux ans que le Pr Michel De Vos et son équipe proposent cette technique comme alternative à la Fécondation In Vitro (FIV), plus classique, plus onéreuse et plus lourde pour les patientes. Encore peu connue, la maturation in vitro (MIV) peut pourtant être une solution pour les couples qui présentent des problèmes de fertilité, où la FIV classique est très risquée en raison des effets secondaires possibles.
«Dans la FIV, le principe consiste à stimuler par des hormones le développement dans les ovaires de multiples follicules qui contiennent un ovule. Une fois que les ovules sont arrivés à maturité, on les prélève par voie vaginale et puis, on les féconde avec le sperme du futur père», explique le Pr De Vos. «La MIV, quant à elle, est destinée aux femmes qui produisent un nombre plutôt excessif de follicules, de sorte que les faire mûrir dans l’ovaire comporte un risque pour la patiente. Ici, on les prélève avant leur maturation. Donc, tout ce qui se passe normalement dans le corps de la femme se déroule au laboratoire, ce qui est plus artificiel certes, mais donne - pour autant qu’on sache - des enfants en aussi bonne santé».
Selon le gynécologue, la convivialité du traitement représente indéniablement un atout majeur de la MIV. Etant donné qu’elle ne recourt pas à la stimulation hormonale, ou dans une très faible mesure, la MIV présente l’avantage non négligeable de réduire les risques d’hyperstimulation de la FIV: «On sait qu’il y a un certain nombre de femmes – surtout des jeunes femmes – qui sont hypersensibles aux hormones et qui développent un syndrome d’hyperstimulation ovarienne, qui se traduit par des fortes douleurs abdominales et une accumulation de liquide dans la cavité abdominale. Avec la MIV, ce risque disparaît», poursuit Michel De Vos.
Et en termes de coûts, la MIV est moins chère que la FIV puisqu’elle ne nécessite pas l’injection de toutes les hormones indispensables pour la FIV. Dans l’état actuel des choses, l’INAMI rembourse le même montant pour les deux techniques et toute femme de moins de 43 ans a droit au remboursement de maximum 6 cycles.
En fait, l’inconvénient de la technique à ce jour est le taux de réussite encore inférieur à celui de la FIV, mais les médecins et embryologues de l'UZ Brussel travaillent d’arrache-pied pour l’améliorer. «Avec la FIV, on peut atteindre, surtout chez les jeunes femmes, des taux de réussite de 35 à 40%. Avec la MIV, on n’en est encore qu’à 25% Cela dit, ici à l’UZ Brussel, nous sommes en train d’affiner la technique et nous espérons ainsi atteindre bientôt les mêmes chiffres de réussite que pour la FIV», conclut le Pr De Vos.
Ecrit par France Dammel, l’article complet se trouve dans le Journal du Médecin, pg 21 du n°2199 (la page socio-professionnelle du cahier gynéco).
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