Voici 10 jours, j'ai déjà évoqué le sujet de l'hypertension. Il me paraît toutefois important d'y revenir encore. Pilule contraceptive, grossesse, ménopause : à certaines étapes clef de leur vie, les femmes doivent être vigilantes sur le risque d'hypertension artérielle, conseillent les spécialistes à l'occasion de la journée nationale du 13 décembre consacrée à ce problème de santé.(AFP)
L'hypertension artérielle - cause, si elle est négligée, d'attaques cérébrales, d'infarctus ou d'insuffisance cardiaques et de démences - affecte 25% des adultes, souligne le Pr Jean-Jacques Mourad, président du Comité Français de Lutte contre l'HyperTension Artérielle (CFLHTA).
Contrairement à une idée répandue, la première cause de mortalité féminine en France reste les maladies cardio-vasculaires et non les cancers, rappelle le comité en lançant sa nouvelle campagne "Femmes et hypertension artérielle : une liaison à risque".
Ce problème de santé se féminise et concerne de plus en plus les jeunes femmes, relève le Pr Xavier Girerd du comité (http://www.comitehta.org/).
En cause, l'évolution des modes de vie et des comportements qui ont fortement influé sur la fréquence de cette maladie qui touche les femmes de plus en plus précocement.
Les femmes étaient auparavant peu concernées par les problèmes d'hypertension (HTA) jusqu'à la ménopause. Les hormones féminines jouent un rôle de protection naturelle des maladies cardio-vasculaires et notamment de l'hypertension artérielle.
Mais sédentarité, surpoids, stress et précarité, ainsi que le tabagisme favorisent l'apparition de plus en plus précoce de l'HTA : au cours de ces dix dernières années, c'est chez les femmes trentenaires que la fréquence du surpoids et de l'obésité a le plus augmenté.
Grossesses tardives
La prise d'une pilule contraceptive à base d'oestrogène et/ou la grossesse peuvent constituer la première confrontation avec l'HTA bien avant la ménopause.
Selon l'enquête CFLHTA 2011 conduite auprès d'un échantillon représentatif de 1.700 femmes de plus de 18 ans vivant en France métropolitaine, 22% des femmes déclarent être traitées pour HTA.
25,5% des femmes hypertendues déclarent avoir eu au moins une complication durant leur grossesse contre 17,6% des femmes "normo-tendues".
Chez les femmes actuellement traitées pour HTA, 13% ont présenté une HTA lors d'une grossesse et 9% lors de la prise d'une pilule contraceptive.
De plus, selon l'enquête, 28% des femmes obèses étaient hypertendues.
La pilule peut constituer une première confrontation aux facteurs du risque cardiovasculaire d'où l'importance de vérifier régulièrement la tension, le cholestérol et la consommation de cigarettes...
L'HTA, exceptionnelle il y a encore une vingtaine d'années chez les femmes enceintes, touche aujourd'hui près de 10% d'entre elles, note le Pr Girerd.
Les grossesses tardives, le surpoids et l'obésité des jeunes adultes font que de plus en plus de femmes hypertendues débutent une grossesse. Ce qui impose des précautions particulières avant, pendant et après la grossesse, pour la santé de la mère et pour adapter le traitement afin de ne pas entraver le développement du bébé et, par la suite, l'allaitement.
L'hypertension gravidique, qui apparaît pendant la grossesse et disparaît après, doit rendre plus vigilant car elle augmente probablement le risque ultérieur d'hypertension, relève le Pr Girerd.
L'HTA augmente après la ménopause. Elle touche une femme sur 4 entre 50 et 60 ans, selon le Pr Mourad, et, selon l'enquête, 47% des femmes de plus de 60 ans.
Traiter son hypertension, manger moins salé et de façon variée, surveiller son poids, reprendre une activité physique, arrêter de fumer font partie des recommandations.
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