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mardi 26 juillet 2011

Avortement : débat dans les écoles


Une circulaire pro-avortement crée la polémique



Une circulaire intitulée "20 ans de droit à l'avortement" a fait polémique la semaine passée tant dans l’enseignement que chez les médecins scolaires. Cette circulaire a été envoyée le 9 février par la Direction générale de l'enseignement à tous les directeurs et tous les pouvoirs organisateurs des établissements secondaires. La circulaire renvoie à un dossier pédagogique et à un documentaire produits par le Centre d'action laïque (CAL), avec l'appui des centres de planning et du Groupement des centres extra hospitaliers pratiquant des avortements (Gacehpa). Elle donne aussi un numéro de téléphone et une référence internet pour obtenir gratuitement des supports pour sensibiliser les jeunes sur les aspects médicaux et pratiques de l'avortement en Belgique.
Marie-Dominique Simonet, Ministre en charge de l’enseignement obligatoire de la Communauté française, a pris connaissance de cette circulaire. « Celle-ci pose problème en ce qu’elle souligne que « l’objectif de ces productions est de sensibiliser les jeunes sur les aspects médicaux et pratiques de l’avortement en Belgique ». Ce faisant, la circulaire ne propose qu’une grille de lecture partielle et élude la complexité de la question des grossesses non désirées, qui recouvre d’autres dimensions que les seuls aspects médicaux et pratiques. Lorsque l’on s’adresse à un public d’adolescents, il est primordial de ne pas se limiter à une transmission d’information, mais plutôt de mener une vraie démarche éducative en contextualisant l’ensemble d’une problématique sous ses différents aspects. S’il relève de la liberté de chacun de construire des outils de sensibilisation – en l’occurrence un dossier pédagogique du CAL –, l’administration a le devoir de veiller au respect de la neutralité. »
Pour rappel, la Ministre souhaite que l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) soit renforcée dans les écoles. « Le projet de création de « cellules bien-être »  permettra de répondre à cet objectif de renforcer l’EVRAS dans les écoles. D’autres initiatives permettent également d’atteindre ce but (action au quotidien des CPMS, PSE, Centres de Planning familial…) ».
Du côté médical, le Dr Philippe Daumerie, président de l’association des médecins scolaires francophones, rappelle que l’éducation à la vie sexuelle et affective doit être fait « dans le cadre d’une approche globale et surtout dans le cadre de la vie des jeunes et des projets de chaque école. »
Pour lui, la question sous-jacente est celle du droit  à l'information neutre et objective. « Parler d'avortement à de jeunes  adolescentes nécessite de replacer le problème dans un contexte très
large, relevant notamment du sens de la sexualité, du respect de  l'autre, de la place de la femme dans la société ... Toute approche trop sélective risque d'induire des conséquences parfois inattendues auprès des jeunes. On ne peut pas parler comme cela de l’IVG à une jeune fille de 15 ans. »
Dans ce débat, pour le Dr Daumerie, il faut respecter les étapes du processus : « Idéalement, ce type de communication doit d’abord passer par les PSE avant d’aller vers les écoles. Ce sujet devrait être discuté autour du projet d'école à  l'initiative de la direction en partenariat avec les acteurs de santé  privilégiés du milieu scolaire » conclut-il. 
Politiquement, Françoise Bertieaux, chef de groupe MR à la Communauté française ne cache pas son inquiétude :  « Ce qui m’interpelle dans l’envoi de cette circulaire, c’est qu’elle contient de nombreux éléments qui vont à l’encontre de l’article 41 du Pacte scolaire qui interdit toute propagande au sein des établissements scolaires. Et si l’on accepte ceci, c’est la porte ouverte à toutes les dérives. »

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