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vendredi 29 juillet 2011

Cancer du sein: le débat


Une étude comparative entre différents pays d'Europe suggère que les programmes de dépistage n'ont eu que peu d'impact sur la réduction de la mortalité par cancer du sein ces 20 dernières années. L'équipe de Philippe Autier (International Prevention Research Institute, Lyon, France) a comparé l'évolution de la mortalité par cancer du sein dans trois "paires" de pays européens ayant un système de soins similaire, mais avec une différence dans l'ancienneté de la mise en place d'un programme de dépistage.






Entre 1989 et 2006, la mortalité par cancer du sein a décru de 29% en Irlande du Nord (dépistage organisé depuis le début des années 90) contre 26% en République d'Irlande (introduction du dépistage organisé en 2000).
Elle a diminué de 25% aux Pays-Bas (programme de dépistage organisé introduit en 1989 et généralisé en 1997) contre 20% en Belgique (programme national de dépistage mis en place en 2001) et 25% en Flandre, partie néerlandophone de la Belgique.

La baisse a été de 16% pour la Suède (pionnière en matière de dépistage, dès 1986) contre 24% en Norvège (programme généralisé en 2005).
Selon les auteurs, ces comparaisons laissent à penser que le dépistage n'a pas joué un rôle direct dans les réductions de mortalité ces dernières années. Les progrès des traitements et l'amélioration des systèmes de santé "peuvent être des explications plus plausibles", estiment-ils.

"J'ai moi-même beaucoup poussé au dépistage du cancer du sein dans les années 90", a déclaré Philippe Autier à l'AFP. "Depuis que nous étudions les effets à long terme sur la mortalité, pas mal de données nous montrent que l'impact est soit faible soit nul", a-t-il ajouté.

Interrogé par l'AFP, le Dr Jérôme Viguier, responsable du département dépistage à l'Institut national du cancer (INCa), a émis des réserves sur la méthodologie de l'étude, publiée vendredi en ligne dans le British Medical Journal (BMJ).
"L'amélioration du pronostic du cancer du sein est quelque chose de multifactoriel. C'est très difficile de faire la part entre les différentes évolutions qui sont complémentaires et qui ont été menées parallèlement", a-t-il ajouté.

Le Dr Viguier a également souligné que la diminution de la mortalité, même si elle est l'objectif d'un dépistage systématique, n'est pas son seul effet. "Le but d'un dépistage systématique, c'est aussi d'arriver plus tôt dans la maladie, pour avoir des traitements moins lourds, moins mutilants, avec moins de séquelles", a-t-il souligné.

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