A votre santé !

A votre santé !
Nous répondons à toutes vos questions sur la santé des femmes

vendredi 7 octobre 2011

Femme enceinte : Moins de tabac, plus de poids

Où en est la santé des femmes, la santé des nouveau-nés ? Quelles sont les pratiques médicales concernant la grossesse et l’accouchement ? En France, l'enquête nationale périnatale  du ministère de la Santé est la quatrième menée en 15 ans.
Première tendance observée depuis la dernière enquête, réalisée sept ans plus tôt : le profil des mères évolue. Elles sont plus diplômées et occupent des postes plus qualifiés. Ce qui s'explique par le fait qu'elles accouchent plus tard, mais aussi par l'allongement de la durée d'études chez les femmes. En 2003 le pourcentage de femmes ayant un niveau supérieur au baccalauréat était de 42,6%.  

En terme de santé, une évolution positive : les femmes fument moins pendant la grossesse. En 2010, elles étaient 17,1 % à avoir fumé au moins une cigarette par jour au troisième trimestre de la grossesse, contre 21,8 % en 2003.
D'autres chiffres, en revanche, montrent « une évolution moins favorable pour la santé de la mère et le déroulement de la grossesse » : 17,3 % des femmes interrogées en 2010 étaient en surpoids et 9,9 % obèses. Deux points de plus que les pourcentages de 2003, respectivement de 15,4 % et 7,5 %.
Point noir également d'après cette enquête : le pourcentage des femmes ayant déclaré leur grossesse après le premier trimestre a augmenté, de 4,9% à 7,8%. Cela « constitue un signal d’alerte pour les professionnels, témoignant d’éventuelles difficultés rencontrées par la femme (situations de vulnérabilité et de précarité psychosociale, grossesse chez une adolescente, difficulté d’acceptation de la grossesse…). »



L’enquête a aussi permis de savoir si certaines mesures prises en faveur de la périnatalité étaient appliquées et si certaines recommandations médicales étaient suivies. Les évolutions les plus importantes à souligner sont les suivantes :
·
Le taux d’allaitement en maternité, qui avait beaucoup augmenté entre 1998 et 2003, a continué à progresser. Ceci peut être le résultat d’une série de mesures prises depuis la fin des années 90, au niveau national, régional et local, en faveur de l’allaitement au sein. Le taux d’allaitement maternel en 2010 demeure toutefois inférieur à ceux observés dans d’autres pays en Europe (Zeitlin 2008).
·
différents services et de formation des équipes avant toute mise en place de ce nouveau dispositif.
Certaines recommandations ou mesures ont été peu appliquées. Très peu de femmes savent qu’il faut faire vacciner l’entourage proche (parents, grands-parents …) pour limiter les risques de coqueluche chez leur nouveau-né. La couverture vaccinale contre la grippe A(H1N1) a été de 29 %, alors que les femmes enceintes représentaient un groupe à haut risque de complications, pour lequel on recommandait une vaccination au deuxième trimestre. Ce taux est faible, mais nettement supérieur à celui de la population générale (8 %) (Guthmann et al 2010), alors que les femmes enceintes avaient accès au vaccin dans les mêmes conditions que le reste de la population. L’entretien précoce (ou du quatrième mois) est encore peu réalisé. Ceci peut s’expliquer par un travail important d’organisation entre
·
césariennes …), des comportements de prévention (consommation de tabac, l’allaitement maternel …), ou des moyens d’accès aux informations et à la prévention (préparation à la naissance, entretien individuel …). Il n’y a pas de cohérence claire au niveau de ces variations qui permettrait d’identifier des catégories de régions et d’expliquer les différences régionales. Une certaine variabilité entre régions peut provenir de la taille parfois faible des populations. Par ailleurs les indicateurs retenus pour la prévention, les soins et la santé sont influencés par plusieurs catégories de facteurs (caractéristiques individuelles des populations, offre de services, démographie médicale, politiques régionales et locales, priorités des réseaux …) qui varient eux-mêmes entre les régions.
Pour d’autres mesures, un bilan en 2010 est trop précoce ou incertain. La mise en place des examens de dépistage du risque de trisomie 21 au premier trimestre est récente et n’a pas pu être évaluée dans notre échantillon, dans la mesure où les femmes ont commencé leur grossesse le plus souvent en juillet 2009. La proposition d’un report d’une partie du congé prénatal après l’accouchement est pour l’instant peu utilisée. Les difficultés des femmes à répondre à cette question font penser que beaucoup d’entre elles ne connaissaient pas cette possibilité et ont confondu ce dispositif avec les reports usuels en cas d’accouchement avant 40 semaines. Des disparités importantes existent entre les grandes régions de la métropole pour des facteurs de risque périnatal ou des facteurs influençant un comportement préventif (âge maternel élevé, niveau d’études supérieur au baccalauréat, revenus provenant d’aides sociales …), des décisions médicales (hospitalisations prénatales,
Les résultats sont favorables pour plusieurs mesures préventives ou recommandations de pratique médicale, présentées ici dans l’ordre chronologique de leur application pendant la grossesse. Environ un quart des femmes déclarent avoir pris de l’acide folique pendant la période péri-conceptionnelle. Cette mesure de prévention est recommandée depuis longtemps, mais est difficile à mettre en oeuvre, puisqu’elle doit être planifiée au moment du projet de grossesse ; le résultat modeste observé en 2010 peut donc à ce titre être considéré comme assez positif. Les mesures réglementaires de 1997 concernant le dépistage du risque de trisomie 21 sont mieux appliquées puisque la proposition des examens est généralisée et les femmes connaissent mieux les examens proposés. De plus la diminution du taux d’amniocentèse, particulièrement fort chez les femmes de 38 ans et plus, montre que les recommandations récentes pour éviter les amniocentèses d’emblée dans ce groupe sont suivies. Il semble que l’adéquation du type de la maternité au niveau de risque des enfants se soit renforcée, puisque les transferts néonatals dans un autre établissement continuent à baisser et ne concernent plus qu’un pour cent des enfants.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire