"L'obésité est un fléau à l'origine de 40 fois plus de morts subites, de 6 fois plus de maladies cardiovasculaires et de dix fois plus de diabète", souligne le Dr Cédric Grouchka de la Haute autorité de santé (HAS) qui a publié jeudi des recommandations et fiches pratiques pour mieux dépister et prendre en charge de l'embonpoint.
En France, un adulte sur deux et un enfant sur cinq est en excès de poids (surpoids ou obésité). L'obésité touche 15 % des adultes et 3,5 % des enfants.
Plutôt que rechercher à faire maigrir à tout prix, l'objectif est de changer durablement les habitudes (alimentation variée, plus d'activité physique, moins de TV, de jeux vidéo, etc.).
L'activité physique ne se limite pas au sport : "30 minutes de marche rapide (6 km/h) ou de danse de salon, équivalent à 20 minutes de jogging", assure le Dr Grouchka. Jouer à la pétanque, au billard, passer l'aspirateur ou se balader tranquillement (4km/h) pendant 45 minutes aboutissent au même résultat.
Une heure de marche par jour, cinq jours par semaine, permet de perdre 12 kg dans l'année et 12 cm de tour de taille, renchérit le Dr Philippe Zerr, médecin généraliste, président du groupe de travail "surpoids et obésité de l'adulte".
Mais "on peut fractionner", encourage-t-il. "80% reprennent du poids après"
L'enfant lui a besoin d'au moins une heure par jour d'activité physique.
"Nous ne recommandons aucun régime amaigrissant, ni aucun médicament", insiste le Dr Grouchka en rappelant qu'"il n'y a pas de solution miracle".
Les médicaments comme Alli (orlistat), en vente libre en pharmacie, n'ont qu'une efficacité modérée et les effets yo-yo des régimes à la mode sont nocifs et inefficaces à long terme, ajoute-t-il.
"Le top 15 des régimes en librairie sont des machines à fabriquer de l'obésité", lance Anne-Sophie Joly, présidente du collectif national des associations d'obèse (CNAO). "80% reprennent du poids après, avec un bonus en plus".
"L'obésité est une maladie et je n'ai jamais vu que l'on soigne les maladies en achetant un livre", ajoute Mme Joly qui se dit victime de ces régimes à répétition.
Chez les enfants, si l'excès de poids est installé à la puberté, le risque de rester en surpoids ou obèse est élevé (entre 20 et 50% avant la puberté et entre 50 et 70% après la puberté), note l'HAS qui recommande une mesure régulière (deux à trois fois par an) de la taille et du poids de l'enfant dès les premiers mois de la vie afin de réagir à temps.
La HAS (http://www.has-sante.fr/) préconise le calcul systématique de l'indice de masse corporelle, l'IMC (poids en kg divisé par le carré de la taille en mètre) pour tout patient quel que soit son âge, sa corpulence apparente et le motif de la consultation.
Le tour de taille doit de surcroît être mesuré chez l'adulte.Chez l'adulte en simple surpoids, l'objectif est avant tout de ne pas prendre de poids. Pour l'adulte obèse, il s'agit d'abord de stabiliser le poids avant de viser une perte de poids (jusqu'à 15 % du poids initial) en prenant en charge les "comorbidités associées" type diabète, selon la HAS.
La prise en charge, dont le pivot est le médecin généraliste, comprend un suivi régulier sur au moins deux ans, en évitant tout discours culpabilisant.
Nutritionnistes, psychologues et aussi professionnels de l'activité physique, formés au cas des obèses, peuvent épauler le généraliste. (source: afp)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire