Les jeunes filles et les jeunes garçons boivent de plus en plus. Pourquoi les jeunes boivent de plus en plus et de plus en plus souvent? Marina Carrere d'Encausse, auteur d'Alcool : quand les jeunes trinquent,en parle dans l'express.fr. Morceaux choisis :
Penelope : Parent d'un jeune à peine majeur, il a fallu aller le récupérer à 4h du matin, dans la rue, après une "cuite" entre copains .... Ma question : que dire à mon fils sans être ringard en parlant de prudence, sécurité santé en danger?
D'abord je voulais vous dire que vous ne serez jamais ringarde en parlant à votre enfant de sa santé, à le protéger du danger ; même si, sur le coup, il vous en veut, à distance il vous en sera gré. Maintenant comment le faire? L'occasion se présente d'elle-même puisqu'il y a eu cet épisode d'excès; laisser passer la nuit voire une journée pour qu'il récupère et entamez la discussion. Demandez-lui depuis combien de temps il boit comme ça, et pourquoi il le fait, ce qu'il en retire? Vous pouvez lui expliquer que même avec une dose plus faible il pourra quand même s'amuser. Et pourquoi vous lui dites ça car il prend des risques immédiats: s'il a un deux-roues ou monte sur le deux-roues d'un copain, il court un risque d'accident important. Il peut aussi se montrer, sans le vouloir, violent avec un copain, une violence qu'il regrettera le lendemain ou encore subir des violences car il est plus vulnérable ivre. Dites lui aussi qu'à chaque "cuite" il fusille dans son cerveau un nombre important de neurones, ses cellules nerveuses qui lui permettent de travailler, de penser, d'aimer, bref de vivre. Et qu'en répétant des cuites, il peut un jour développer une maladie psychiatrique ou neurologique. Dites lui, enfin, qu'un jour il peut se retrouver ivre sur un trottoir, que vous ne soyez pas là pour venir le chercher et qu'il chute mortellement ou gèle et meurt d'hypothermie. L'ivresse n'a rien de banal.
Slowtrane : Les jeunes boivent de plus en plus. Selon vous, de quel malaise ceci est-il le signe?
Si je comprends bien votre question, Slowtrane, vous voulez savoir si les jeunes qui s'enivrent régulièrement sont en souffrance? Pour la majorité, non. Bien sûr certains adolescents calment un mal-être avec une prise d'alcool ou d'autres drogues. Mais ceux-là demandent souvent de l'aide et ils sont accessibles à une thérapie. Mais la majorité de ces jeunes vont plutôt bien. Ils boivent pour faire la fête, ils n'imaginent pas qu'on puisse rester avec des copains, danser ou aller en boîte sans être si ce n'est ivre du moins bien imprégné. D'où la difficulté à repérer qu'ils boivent car ils ne demandent rien et sont plutôt contents de cet état de fait. Cela explique aussi que l'ivresse ne leur paraît en rien honteuse (même chez les filles et là il y a une évolution) et que donc chaque week-end ils peuvent la répéter.
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