L'utilisation supervisée d'héroïne médicinale peut constituer un traitement de seconde intention pour les consommateurs réputés jusque là "impossibles à traiter", révèle aujourd'hui, jeudi, l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT). Le centre-pilote de prescription médicale d'héroïne à Liège, contacté par l'AgenceBelga, tire à cette occasion un premier bilan positif.
Quelque 700.000 consommateurs d'opiacés à problème, sur les 1,3 million que compte l'Europe, bénéficient de drogues de substitution comme traitement de première intention. Pour les usagers réfractaires, six pays, au sein et à l'extérieur de l'Europe, ont testé au cours des 15 dernières années une nouvelle approche clinique qui consiste à utiliser de l'héroïne médicinale comme drogue de substitution. En 2011, quelque 2.500 consommateurs d'héroïne ont bénéficié de ce traitement dans l'UE et en Suisse.
En Belgique, un centre-pilote de prescription médicale d'héroïne a vu le jour en janvier 2011 à Liège. Durant un an, un groupe de patients a été traité à l'héroïne pharmaceutique et un autre à la méthadone. Même si le bilan ne pourra être tiré qu'en janvier 2013, une première évaluation positive se dégage de l'expérience. "Le centre a bien fonctionné, les patients se sont montrés satisfaits et il n'y a pas eu de détournement de produits", a expliqué le Pr Marc Ansseau, l'un des coordinateurs du centre. Aucun problème lié au commissariat de police installé juste à côté n'a été signalé.
Les patients traités à l'héroïne, venus spontanément ou via d'autres centres, ont semblé aller mieux et une baisse des comportements à risque a été constatée, souligne Marc Ansseau. L'objectif est désormais de renouveler l'expérience ailleurs en Belgique et de doter le centre de Liège d'un véritable statut.(Belga)
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