Cyberdépendance : le médecin oriente et se forme

Une recherche sur la question de la cyberdépendance a été réalisée par l’Institut Wallon pour la Santé Mentale (IWSM). Elle a permis de former 200 professionnels de la santé mentale. (A lire dans le Journal du médecin)

En Région wallonne, l’IWSM et l’asbl Nadja, service spécialisé en assuétudes, proposent un module de formation sur la question des usages problématiques d’Internet et des jeux vidéo à tous les professionnels susceptibles d’être concernés par la question. Le module de base comporte deux jours de formation. Au total, plus de 200 professionnels ont pu bénéficier d’une formation sur ces questions récemment. De nouvelles sessions sont d’ailleurs programmées. Ces services sont régulièrement sollicités pour des interventions personnalisées dans des services, tels que des C.L.P.S. (Centres Locaux de Promotion de la Santé), des PMS (centres Psycho-Médico-Sociaux), des centres de planning familial, etc. Pour la ministre de la santé, Eliane Tillieux, le rôle du généraliste est fondamental en sa qualité de professionnel de première ligne. « En cas de dépistage d'une difficulté liée à l'usage des technologies de l'information, il pourra notamment orienter vers des professionnels de la santé mentale et des assuétudes. Il a un rôle de relais. Par ailleurs, derrière le phénomène dit de la cyberdépendance se cache souvent d'autres difficultés comme l'état dépressif. Le médecin a, là encore, un rôle essentiel à jouer. »
Pour la ministre, la formation est destinée aux professionnels de la relation d'aide (psy, médecins, éducateurs,...). « Le but est de leur donner des outils pour repérer la difficulté, son intensité et surtout les moyens d'accompagner adéquatement. »

Lors des formations, il est expliqué qu’il ne faut pas focaliser la réflexion sur les propriétés addictives des TIC. Le risque existe alors de ne pas entendre ce qui fait souffrance pour le sujet et/ou son entourage. Pour ce faire, le triptyque « TIC –individu –environnement » peut constituer une base de lecture intéressante. Dans ce contexte, l’offre de soins sur les questions d’usages problématiques des TIC ne doit pas devenir le monopole de services spécialises.

« Par ailleurs, quelques équipes veillent à se spécialiser dans ces questions. Je citerai notamment en Wallonie, le Centre Alfa, service de santé mentale à Liège et l’hôpital de jour universitaire « La Clé » (ULG) » ajoute Eliane Tillieux.
A titre d’exemple, l’Hôpital de Jour Universitaire « La Clé » à Liège offre une prise en charge aux jeunes de plus de seize ans et aux adultes confrontés à une problématique de dépendance. Une équipe pluridisciplinaire : un médecin chef de service, deux médecins assistants psychiatres, une infirmière en chef, trois psychologues, trois infirmières sociales, une kinésithérapeute psychomotricienne, deux ergothérapeutes et une éducatrice...
On peut aisément trouver d’autres structures en interrogeant le site« www.ida-web.be ». 

Il est important de noter également que le « Centre de Référence en Santé Mentale pour la Wallonie (« CRéSaM ») fait partie des trois opérateurs lauréats (avec les F.U.N.D.P. et la K.U.L.) d’une recherche financée par BELSPO (Politique scientifique fédérale) dans le cadre du Programme Fédéral Drogues. Elle concerne la question des usages compulsifs d’Internet et des jeux vidéo. Il s’agit d’un travail planifié sur 18 mois qui a commencé le 1^erfévrier 2012