Malgré les difficultés pratiques que cela peut présenter au quotidien, de nombreuses personnes handicapées désirent pouvoir vivre chez elles, le plus normalement possible, plutôt que dans une institution. Nombreuses sont également les familles qui s’emploient, vaille que vaille, à prendre soin d’un proche qui présente des limitations fonctionnelles importantes. Mais, souvent, cela n’est envisageable qu’avec le renfort de prestataires de services, qu’il faut pouvoir payer…
Le « B.A.P » poursuit cet objectif. Le « Budget d’assistance personnelle » offre aux personnes handicapées la possibilité d’élaborer leur propre plan de services, en fonction de leurs besoins, de leur handicap, de leur situation particulière, et d’en obtenir le financement intégral dans les limites de l’enveloppe accordée. Il permet aussi à l’entourage de personnes handicapées d’avoir accès aux soutiens nécessaires pour pouvoir assumer leurs responsabilités familiales et professionnelles.
Ce dispositif, instauré par un arrêté du 14 mai 2009, est évidemment coûteux à mettre en œuvre, mais tellement important pour la qualité de vie du public concerné. Son évaluation par le service d’études de l’Awiph, en était d’autant plus attendue. Très attentif aux politiques sociales, le député Marc Elsen s’est fait un devoir d’interroger la Ministre de l’Action sociale, Eliane Tillieux, sur les constats de cette étude dès l’annonce de sa finalisation.
D’un point de vue budgétaire, le gouvernement wallon avait décidé d’accroître les crédits dédiés à ce dispositif à concurrence de 1.200.000 EUR pour la période 2011-2012, portant le budget global à 2 millions d’euros.
Cet effort a permis d’accorder 85 budgets d’assistance personnelle supplémentaires en 2011 et 90 autres en février de cette année. Cela porte à 265 le nombre de dossiers en cours.
375 demandeurs sont en attente. Hélas, le budget prévu pour 2012 est déjà épuisé, regrette la Ministre dans sa réponse à Marc Elsen.
Le travail d’enquête réalisé par l’Awiph livre quelques enseignements intéressants.
Le BAP est jugé globalement satisfaisant par ses bénéficiaires. Il est perçu comme un dispositif complémentaire et novateur par rapport à l’éventail des aides apportées par l’agence. On apprécie évidemment son caractère individualisé, adapté au milieu de vie et au contexte familial de la personne concernée.
Certains regrets et points faibles ont cependant été actés.
On déplore une certaine rigidité et un choix trop restreint des prestations accessibles. « Pourquoi pas des prestations « de répit », d’aide domestique, de loisirs ? », entend-on notamment. Il est vrai que les BAP disponibles ont été prioritairement accordées aux personnes handicapées en situation particulièrement précaire, dont il faut avant tout rencontrer les besoins primaires. Il est, dans ce contexte, fort peu question de prendre en charge des activités de pur loisir, explique en substance la Ministre.
Les bénéficiaires regrettent également un manque d’information sur le rôle de coordination (pour jouer un rôle de médiateur, aider la personne à mettre en place son projet d’intervention et à rechercher des prestataires) et sur le BAP lui-même !
Enfin, dans leur ensemble, les personnes concernées recourent aux services d’aides aux familles. Si la qualité elle-même des prestations donne satisfaction, on fait souvent état de difficultés d’organisation : multiplicité des intervenants, manque de flexibilité horaire, discontinuité du service notamment pendant les périodes de vacances. Du reste, il n’est pas toujours aisé de trouver les services souhaités et de pouvoir mettre en œuvre le plan d’intervention déterminé en fonction des besoins d’assistance réels…
Ces différents constats contribueront à inspirer l’adaptation en chantier de l’arrêté de 2009. Pour améliorer l’organisation interne des BAP, l’Awiph réalisera un vade-mecum à l’attention du public concerné et ouvrira des espaces de dialogue aux bénéficiaires et professionnels concernés, annonce la Ministre Tillieux.
Le député Marc Elsen souscrit sans réserve à la volonté affichée du gouvernement régional de permettre à un plus grand nombre de personnes handicapées de bénéficier dans les années à venir d’un BAP et de pouvoir, avec cette aide, vivre chez elles dans les meilleures conditions possibles. Il encourage la ministre à améliorer le dispositif dans le sens indiqué par l’évaluation, notamment une plus grande souplesse et la prise en charge de prestations de répit, d’aide domestique et de loisirs.
signez cette pétition svp , l'union fait la force
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