Les fêtes de fin d’années, la fête des mères et la Saint-Valentin représente plus de la moitié des ventes annuelles des ventes de parfums et produits cosmétiques. Mais où les acheter ? Les points de vente sont de plus en plus nombreux : grands chaînes de distribution, chaîne spécialisée ou encore dans les pharmacies. De plus en plus de Belges se tournent vers ces dernières selon le journal du Pharmacien. En 2005, le marché des cosmétiques en Belgique avait observé que 60,6% des ventes étaient réalisées en grandes surfaces, contre 3,7% en pharmacies (en progression déjà à l’époque) ou 8,2% en parfumeries. Au total, 269.960.000 articles cosmétiques avaient été écoulés selon les derniers chiffres de l'institut d'études AC Nielsen. En 2008, d’après une étude de la société UbiFrance sur le marché des cosmétiques en Belgique, la majorité des produits cosmétiques étaient achetés en grandes surface. Les ventes en parfumerie et en pharmacie tournaient respectivement autour de 10 et 3% et se limitaient à des produits et marques spécifiques.
Récemment, DETIC, l'Association Belgo-Luxembourgeoise des producteurs et des distributeurs de savons, cosmétiques…a fait le point sur la situation. En 2008-2009, cette association note que l’on a assisté à une chute des ventes de 4 % pour les grandes surfaces et de 11 % pour les parfumeries. En revanche, les pharmacies s’offrent une hausse de 28 % ! Côté chiffre d’affaires, on constate une diminution de 5 % chez les deux premiers canaux de distribution et une hausse de 27 % pour les pharmacies.
Pour rappel, en matière de dermo-cosmétique, le marché pèse 165 millions d’euros en Belgique. Les sociétés phares du secteur sont conscientes de cette évolution. Récemment, Caroline de Strycker, Senior Brand Manager Beiersdorf Pharma et Pierre Toussaint, Business Unit Manager Beiersdorf Pharma évoquaient cette situation dans le Journal Le Soir : Pour Eucerin, nous travaillons trois axes. Premièrement, la distribution : nous visitons en direct plus de 3.000 pharmacies. Deuxièmement, nous assurons une visibilité claire de la marque auprès des meilleures officines : vitrines, étagères claires et structurées. Enfin, nous formons les pharmaciens et assistants en pharmacie sur nos produits, technologies et nouveautés pour stimuler la recommandation active de notre marque auprès du consommateur.
L’année dernière, en Belgique, la petite sœur de Nivea se plaçait en tête des ventes de soins corporels en pharmacie, en progression continue (+ 13,2 %), devant ses rivales La Roche Posay, Louis Widmer, Bodysol, Dermalex, Ducray, Neutrogena, Avene et Vichy.
Une formation et un conseil
Les Pharmaciens sont donc de plus en plus consultés pour ce type de produit : shampoings, produits de soins du corps, déodorants, maquillage. Pour ces ventes, le pharmacien possède un atout incontestable : sa formation continue en matière de santé. Un autre atout fourni par l’APB, est peut-être moins connu : www.cosmeapb.be. Isabelle De Wulf de l’APB rappelle que si l’association ne donne pas de formation sur les cosmétiques aux pharmaciens, elle les soutient au travers de cet outil : « Ce n’est pas notre rôle de donner des formations de ce type. Par contre, grâce à « Cosme/apb », le pharmacien peut être aidé s’il a un doute sur le type de produits cosmétiques qu’il peut conseiller à son patient allergique. »
Concrètement, la base de données cosme/ apb donne une foule d’informations utiles sur les allergènes présents dans les produits cosmétiques. Le site Web se compose de trois modules qui aident le pharmacien à offrir des Soins Pharmaceutiques optimaux à ses patients allergiques. Il est possible d’établir des listes positives des cosmétiques utilisables par ses patients allergiques parmi les gammes de soins de chaque officine. Le module CFLDR permet d’imprimer pour chaque patient des dépliants d’information sur les allergènes. Le module INFAL donne accès à des informations sur tous les allergènes. Les produits cosmétiques à Label figurent désormais en tête des listes positives. Ces produits sont soumis à des recontrôles réguliers et sont retirés du marché en cas de non-conformité. Ils peuvent donc être conseillés sans crainte à aux patients ! Les codes CNK sont également mentionnés en regard des produits. Les pharmaciens peuvent ainsi vérifier facilement si le produit repris dans la liste correspond effectivement à celui qui se trouve en officine.
Interaction avec certains médicaments
Les allergies ne sont pas le seul domaine où les pharmaciens, de part leur formation, peuvent apporter une plus-value au patient. Il peut également donner des conseils précieux sur le type de pigmentation du patient. En outre, le pharmacien est particulièrement vigilant et recherche dans l’historique médicamenteux du patient la présence de médicaments photo – sensibilisants en été ou aux sports d’hiver. Une liste de ces médicaments est disponible sur www.apb.be. Un dépliant pour les patients à ce sujet peut être téléchargé aussi via www.apb.be/ materiels-patients. Le pharmacien peut avoir accès aux informations de l’APB mais aussi à un guide qui peut être téléchargé en haute résolution via www.soleilmalin.be.
Un personnel spécifique
Enfin, vu que la vente de produits cosmétiques est en forte augmentation dans de nombreuses officines, certains pharmaciens se demandent s’ils peuvent engager une personne supplémentaire qui ne serait pas pharmacien ou assistant technico-pharmaceutique. Un avis a été rendu récemment sur cette question dans les annales Pharmaceutiques : « Il n’existe aucune disposition légale interdisant d’engager une personne spécifique pour assurer la vente de cosmétiques. Pour la vente de cosmétiques, aucune exigence formelle en matière de diplôme n’est imposée. Le pharmacien doit toutefois veiller à ce que le membre du personnel en question dispose des compétences et de l’expertise nécessaires. Le patient/client qui achète des cosmétiques en pharmacie compte en effet sur la valeur ajoutée d’un conseil d’expert. Bien entendu, cette personne ne pourra pas poser d’actes réservés aux assistants technicopharmaceutiques, comme la réception et l’enregistrement de prescriptions médicales, la délivrance de médicaments, l’information des patients relative à l’usage adéquat des médicaments et leur sécurité d’emploi, l’enregistrement et l’identification des matières premières et l’exécution de préparations magistrales. Le patient a le droit de savoir que la personne qui lui vend des cosmétiques n’est pas pharmacien ou assistant technico-pharmaceutique. »
L’article 18 du code de déontologie pharmaceutique stipule à ce sujet: « Dans le souci de préserver la relation de confiance avec le patient, les fonctions des membres de l’équipe officinale sont communiquées par le port d’un badge qui permet au patient de connaître précisément l’identité et le titre de son interlocuteur ».
En cas de doute sur un produit, le pharmacien peut également consulter des informations et fiches de vigilance sur www.health.fgov.be (voir ma santé/produits de consommation/cosmétiques/firmes cosmétiques).Les données relatives aux effets indésirables liés à un produit cosmétique doivent être consignées dans le dossier technique du produit. Une distinction doit être faite entre les effets liés à une utilisation normale et ceux liés à une utilisation inappropriée. Le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement a mis sur pied un système de cosmétovigilance basé sur la recommandation du Conseil de l’Europe en vue de protéger la santé publique. Dans ce cadre, l’industrie cosmétique et les professionnels de santé sont invités à signaler de manière active certains effets indésirables. Les responsables de la mise sur le marché de produits cosmétiques sont invités à signaler, sur une base volontaire, tous les effets indésirables graves liés à leurs produits.
Pour le patient, le pharmacien ne manque donc pas d’atout au moment de choisir des produits cosmétique.
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