Sensibiliser les familles défavorisées à l’allaitement maternel

L’ONE veut travailler avec les médecins et les pédiatres et les TMS

L’allaitement maternel constitue la référence pour l’alimentation du nourrisson pendant les premiers mois de la vie. L’Office de la naissance et de l’enfance, ONE, s’est penché récemment sur les inégalités sociales de santé dès la petite enfance. Pour la députée PS, Sophie Pécriaux, en termes d’allaitement maternel, le statut social de la famille dont est issu l’enfant n’est pas sans incidence. « En effet, les études montrent que les femmes qui allaitent sont plus souvent issues de milieux socioculturels plus favorisés et sont plus à l’écoute des recommandations de santé. Les arrêts précoces de l’allaitement sont souvent provoqués par le manque d’information ou le manque de soutien. Il est donc essentiel de prendre des mesures, sociales et politiques, visant à l’information des familles mais aussi des professionnels. »

Afin de développer une méthodologie susceptible d’améliorer le taux d’allaitement maternel dans les familles défavorisées, la Fondation Roi Baudouin co-finance, en Fédération Wallonie Bruxelles, une action-recherche de l’ONE sur la promotion de la santé auprès des groupes précarisés. Initialement prévu pour se dérouler de janvier 2010 à juin 2011, ce projet a été prolongé jusqu’en juin 2012.

Le ministre de l’enfance, Jean-Marc Nollet veut analyser l’ensemble du problème : « Les inégalités sociales ont une influence sur la santé des individus et ce dès leur naissance, voire dès la vie in-utéro. Elles ne sont toutefois pas inéluctables. La naissance est l’occasion d’être en contact avec des médecins, des pédiatres, des services médicaux, voire médico - sociaux, et l’ONE joue donc un rôle majeur. Les premières étapes de cette recherche-action ont permis de faire le point avec, d’une part, les experts du vécu, groupes de parents réunis en focus-groupe et, d’autre part, les experts de la pratique, les travailleurs médico-sociaux, TMS, des consultations prénatales. »

Concernant la phase de mobilisation des équipes de professionnels, un outil spécifique

et un accompagnement à l’utilisation de celui-ci ont été mis en oeuvre. Il s’agit de la « lentille ISS » présente sur le site www.inegalitesdesante.be Cette lentille est issue d’une recherche réalisée par l’Université de Gand en partenariat avec la Fondation Roi Baudouin. L’outil a ensuite été retravaillé par la Fondation, avec l’asbl SACOPAR, afin de le rendre directement accessible aux professionnels souhaitant développer des projets en matière de réduction des inégalités sociales de santé. « Six consultations prénatales sont concernées par ce projet : il s’agit de trois consultations dites de « quartier » et trois consultations dites « hospitalières ». Ces consultations recouvrent trois subrégions : Bruxelles, Namur et La Louvière. Des groupes focus sont mis sur pied avec des parents et futurs parents de groupes précarisés, sur leur perception des besoins spécifiques des très jeunes enfants. »

Ce travail a déjà permis à l’ONE de tirer des recommandations : « Il faut proposer un cadre d’intervention commun, valable pour tous. Des balises générales n’existent pas vraiment actuellement. Le Vade Mecum pour le secteur prénatal est à venir et seulement quelques mentions existent dans le guide prénatal, mais sont plus à l’attention des médecins que des travailleurs médico-sociaux. Il faut aussi encourager les professionnels et les autres acteurs de la périnatalité à réaliser un recueil statistique optimum et fiable sur tous les sites » conclut le ministre.