Septante-deux cas de cancer, dont 38 ayant entraîné un décès, ont été recensés parmi une liste de 382 anciens salariés de l'entreprise Bell Telephone, à Wasmes, depuis le milieu des années '80 jusqu'à la fermeture de l'usine, en 1997, a rapporté vendredi La Province (Sud Presse). C'est à l'occasion de retrouvailles organisées par un délégué syndical que les anciens employés se sont rendus compte qu'une trentaine d'entre eux souffraient d'un cancer et qu'une trentaine d'autres avaient succombé à la maladie. La majorité des hommes sont atteints d'un cancer des voies digestives, tandis que plusieurs femmes souffrent d'un cancer du sein.
"Nous avons constaté un taux élevé de cancers. Il y a une présence d'amiante dans l'ensemble du bâtiment", a déclaré à l'agence Belga Philippe Watrin, du Collectif amiante-produits dangereux.
Selon lui, le fonds des maladies professionnelles pourrait intervenir si un lien devait être établi, et les anciens employés pourraient se retourner contre les fabricants des produits ou l'entreprise qui les a utilisés. "Nous n'en sommes pas encore là. L'amiante est peut-être lié (aux décès), mais ce pourrait être un autre produit. Nous allons réaliser un bilan scientifique avec la maison médicale de La Louvière pour déterminer les corrélations éventuelles", a-t-il ajouté.
Le Professeur Jean-Luc Van Laethem, chef de clinique en oncologie digestive à l'hôpital universitaire Erasme, estime ce chiffre interpellant. "Vingt pour cent des effectifs, c'est effectivement relevant, d'autant que la plupart des 38 personnes décédées étaient âgées entre 40 et 55 ans, alors que la moyenne pour cette maladie se situe vers 60 ans."
Selon lui, un lien entre présence d'amiante dans les bâtiments et cancer des voies digestives est possible. "Il n'est pas démontré formellement, comme avec d'autres formes de cancers, mais la relation est néanmoins hautement plausible", a-t-il conclu
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