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lundi 7 mai 2012

250.000 patients ne prennent qu’une seule boîte d’antidépresseurs


L’augmentation de consommation d’antidépresseurs n’est pas propre à la Belgique. Ce phénomène se retrouve dans le monde occidental. On assiste d’ailleurs à une augmentation du même ordre et tout aussi inquiétante en ce qui concerne les calmants et anxiolytiques. Pour essayer de contrer la  surconsommation de psychotropes de façon générale, différentes mesures ont été prises par le Fédéral. Pour la ministre wallonne de la santé, Eliane Tillieux, comme il s’agit de substances qui nécessitent une prescription, la Ministre fédérale a organisé une table ronde avec les médecins. "Pour les médecins de première ligne, il est prévu de renforcer les informations, formations et concertations avec d’autres professionnels dont les psychiatres. Il est aussi prévu de fixer un cadre pour la psychothérapie qui, pour l’instant, fait défaut" précise-t-elle au Parlement wallon.

Elle va plus loin : "En ce qui concerne les antidépresseurs, le traitement ne sert à rien pour les 250 000 patients qui ne prennent qu’une seule boîte d’antidépresseurs dans l’année car il faut 6 à 8 semaines de traitement pour avoir de l’effet sur une dépression. Non seulement ce n’est pas une solution à leur problème mais c’est du gaspillage pour le patient et pour la collectivité.  A contrario, les patients dépressifs sévères qui ne se soignent pas doivent être détectés et pris en charge correctement.




Une nouvelle campagne de consommation a été lancée par le SPF Santé publique avec comme slogan « Réfléchissez avant de consommer ! » afin de diminuer la consommation de somnifères et de calmants.



En ce qui concerne les compétences de la Wallonie.



Différentes études ont démontré que la consommation d’antidépresseurs dans les homes est particulièrement élevée. "Je rappellerai à ce sujet le rapport 47 B du KCE : « L’utilisation des médicaments dans les maisons de repos et les maisons de repos et de soins belges ».  L’étude de la mutualité chrétienne « Consommation d’antidépresseurs et d’antipsychotiques en maisons de repos » confirme l’étude du KCE sur le même sujet. Les causes directes en sont la prescription par les médecins, souvent suite à une demande du personnel des homes face à des états de dépression des personnes âgées dans ces lieux, dont les manifestations peuvent être variables. Pour beaucoup de personnes âgées, le départ de leur domicile vers le home signe la fin de toute perspective d’avenir et, souvent, une rupture de facto avec le milieu de vie" ajoute la ministre.

Pour endiguer ce phénomène, une fiche sur la surconsommation de médicaments en maison de repos a été présentée en conférence interministérielle. "Il y était prévu de lancer plusieurs projets pilotes pour améliorer le circuit des médicaments dans les maisons de repos. Ceux-ci visaient à organiser la concertation médico-pharmaceutique aux niveaux du résident, de l'institution et en dehors de celle-ci. Il était envisagé qu’au terme des projets pilotes, la législation relative aux MRS et aux médicaments (niveau fédéral) ainsi que celle relative aux MRPA (Régions et Communautés) soit, le cas échéant, adaptée.  Le rôle du médecin coordinateur dans les maisons de repos devait être renforcé et élargi" précise la ministre.

Toutefois, les éléments repris dans la fiche n’ont pas pu être concrétisés puisque le Gouvernement fédéral était en affaires courantes. Enfin, la ministre Tillieux rappelle que lutter contre la consommation d’antidépresseurs est donc assez difficile si on ne s’attaque pas de manière durable aux causes de la dépression. Cela rythme la vie de trop de personnes dans nos pays.  "Ces enjeux clefs doivent être pris en compte lorsqu’on approche les questions du vieillissement de la population. Parmi les personnes présentant des limitations physiques importantes, une sur cinq a moins d’un contact social par semaine et trente pourcents souffrent de cet isolement. Enfin, dans le cadre des compétences que je gère, je soutiens diverses initiatives ambulatoires qui permettent un soutien non médicamenteux à ces « troubles de l’humeur ». Je pense notamment aux services de santé mentale dont certains disposent d’initiatives spécifiques pour les personnes âgées. Par ailleurs, en promouvant depuis 2011 une « semaine antistress », mon département contribue à une sensibilisation de la population aux risques que fait peser notre mode de vie actuelle sur la santé mentale de tous."

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