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jeudi 19 janvier 2012

660.000 Belges développeront un cancer de la peau

Le cancer de la peau  est le cancer le plus fréquent en Belgique. Au cours de la décennie écoulée, le nombre de Belges avec un cancer de la peau a augmenté de 5% chaque année, une augmentation de plus de 70% en chiffres absolus . Selon les prévisions aux Pays-Bas, un habitant sur six développera l'une ou l'autre forme de cancer de la peau avant l'âge de 85 ans.  Une estimation extrapolable à notre pays, estiment les scientifiques belges, 660.000 Belges développeront un cancer de la peau.


 Une politique cohérente étant décisive, les députées Muriel Gerkens (Ecolo), Maya Detiège (SPA), Colette Burgeon (PS) et Ine Somers (Open VLD) mettent le cancer de la peau, sous ses différents aspects, à l'agenda du parlement, avec le soutien des spécialistes belges en la matière. Trois points d'action bien définis seront discutés : le besoin de programmes d'information et d'éducation cohérents, les 'médiors' et les seniors qui méritent une attention particulière et la formation supplémentaire des médecins qui peut faire la différence. Avec le monde médical, les responsables politiques veulent développer de nouveaux axes pour une meilleure prévention, une détection plus rapide et un traitement plus efficace du cancer de la peau. (source : table ronde cancer de la peau).
Trois points essentiels :
  • Importance de l'information et de l'éducation. Dans de nombreux cas, le soleil est la cause directe du cancer de la peau. Une bonne protection solaire et une exposition au soleil limitée réduisent le risque de développer un cancer de la peau. La reconnaissance rapide de taches pigmentaires est tout aussi importante. Si l'aspect de la peau change à des endroits fréquemment exposés au soleil, si une tache change de couleur ou de forme, une consultation chez un généraliste ou dermatologue s'impose.
  • Les 'médiors' et seniors méritent une attention particulière. Jusque 80% des seniors belges ont des taches pigmentaires dans les zones fréquemment exposées au soleil, qui peuvent être les signes précurseurs d'un cancer de la peau. La détection et le suivi de ces 'taches cutanées pré-malignes' sont importants. L'inclusion de ce screening dans la check-list du module de prévention du DMG+  permettrait de structurer ce dépistage.
  • Une formation supplémentaire des médecins fait la différence. Une meilleure connaissance du cancer de la peau et des signes précurseurs permettra aux médecins de les prendre en charge plus rapidement.

Pour le Pr Julien Lambert, dermatologue, Hôpital universitaire d'Anvers (UZ Antwerpen): "Ces dernières années, un travail considérable et fort utile a été effectué. Il a permis aux Belges d’être plus conscients de leurs comportements à risque au soleil et à mieux reconnaître les tâches pigmentaires dangereuses. Il n'empêche que nous devons poursuivre nos efforts : répéter, informer, éduquer, pour sauver des vies humaines. Les autres types de cancers de la peau et leurs signes précurseurs méritent aussi toute notre attention. Bien que ces derniers sont, dans la plupart des cas, moins dangereux, un dépistage et un traitement précoce améliorent l’expérience du patient d’un point de vue médical et esthétique. Ils contribuent aussi à une importante réduction des coûts de santé. Pour nous dermatologues il est primordial que chacun des acteurs, du patient aux médecins généralistes, participe à améliorer la précocité du diagnostic. Au plus tôt nous pouvons mettre en route le traitement, au plus grandes sont les chances de guérir."

Pour le Dr Moens est généraliste et membre de la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG) : "Dans notre lutte contre le cancer de la peau, nous ne devons pas perdre de vue le senior belge. Près de 80% des cancers de la peau non mélanome se rencontrent chez des personnes de plus de 60 ans. Les généralistes sont aux premières loges pour dépister et suivre ces cas. L'inclusion d'un contrôle de la peau dans la check-list du module de prévention du DMG+ est dès lors absolument impérative. C'est d'ailleurs déjà le cas pour d'autres cancers."

Le généraliste exerce une fonction-clé chez les patients âgés. Il est aussi la personne de confiance et le premier contact médical de nombreux Belges. C'est le généraliste qui adresse le patient au dermatologue pour un examen plus approfondi ou pour instaurer un traitement. Le travail d'équipe entre dermatologue et généraliste garantit une prise en charge optimale du patient. Une éducation supplémentaire des généralistes est nécessaire et vitale. Une formation spécifique et une meilleure connaissance des groupes à risque peuvent largement contribuer à une détection plus rapide du cancer de la peau.

Le cancer de la peau est un sujet d'actualité brûlant. La récente émission du programme 'Ook getest op Mensen'  à la VRT ('Egalement testé sur l'homme', un programme de vulgarisation scientifique), démontre que de nombreuses personnes ignorent la présence de telles taches. Parmi les 199 Belges qui se sont fait examiner, 44 personnes ont été adressées pour un examen plus approfondi de taches cutanées suspectes.

Pour le Dr Thomas Maselis, dermatologue et l'animateur de l'action Euromelanoma en Belgique, ajoute : "Le cancer de la peau peut se dépister à vue. Il est important que nous apprenions aux Belges et aux professionnels de la santé à 'observer'. La mission d'Euromelanoma est de reconnaître les taches cutanées qui peuvent constituer un danger pour la santé. Plus le diagnostic et le traitement sont précoces, plus grande sera la probabilité de guérison. Chaque année, trop de Belges meurent encore d'un cancer de la peau. Nous pouvons et nous devons abaisser ce chiffre."

Le cancer de la peau est évitable dans de nombreux cas. Une exposition intelligente au soleil réduit le risque de cancer de la peau. Brigitte Boonen, manager du département Promotion de la Santé de la Fondation contre le Cancer, explique: "Dans nos campagnes, nous continuons d'insister sur une protection solaire efficace et un comportement intelligent au soleil. Un point d'action explicite d'année en année, car notre comportement ne suit toujours pas nos connaissances. A côté de la prévention primaire (prévenir les problèmes par un comportement raisonnable au soleil), nous souscrivons également l'importance de la prévention secondaire: Ce que signifie la sensibilisation - La détermination du profil de risque et le possible besoin d'un contrôle chez un médecin.

Pour le Pr Lieven Annemans (I-CHER, Université de Gand, VUB): "Le coût sociétal du cancer de la peau augmente constamment. Nous devons nous concerter d'urgence au sujet des coûts et des bénéfices de la prévention." En Belgique, les aspects économiques du cancer de la peau sont encore largement sous-étudiés. La prévention est assurément indiquée, à condition d'avoir un bon rapport coût-efficacité. Ce rapport coût-efficacité du dépistage dépendra du profil de risque de la population cible.

Les Députées concluent: "Le soutien de campagnes de sensibilisation et d'éducation sur le cancer de la peau à destination du grand public, l'inclusion du dépistage des taches cutanées pré-malignes dans la check-list du module de prévention du DMG+, ainsi qu'une information supplémentaire et des programmes de formation sur les tumeurs de la peau à l'intention des médecins généralistes, voilà les points prioritaires que nous désirons souligner aujourd'hui."

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