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mercredi 18 janvier 2012

Cancer du sein : deux médicaments en test

Chaque année, en Belgique, apparaissent 9.400 nouveaux cas, dont les ¾ surviennent après 50 ans. Pourtant, la recherche se poursuit en matière de cancer du sein. Au Canada, la Dr Louise Provencher rêve du jour où des nouvelles molécules qui n'ont pas encore été homologuées par les autorités gouvernementales, le pertuzumab et l'everolimus, pourront retarder l'apparition de métastases.
«Peut-être un jour elles pourront être administrées à des formes plus précoces de cancers du sein et ainsi prévenir des métastases. C'est ça le pari, mais on est encore loin de ça. Ce sera encore de longs mois d'attente», a-t-elle avancé, au cours d'une entrevue.

Pour le moment, ce qui est certain, c'est que les deux médicaments ont permis de retarder de six mois, avec le pertuzumab, et de cinq mois, avec l'everolimus, la progression de la maladie chez les patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique par rapport à celles qui n'avaient pas reçu ces médicaments. On ne parle toutefois pas de guérison de cancers avancés.

«Quand on a des métastases, six mois, c'est énorme. C'est une avancée importante. C'est un gain très précieux. On n'a pas vu ça depuis l'arrivée du Herceptin [autre médicament] en 2005. En plus, en contrôlant mieux la maladie, ces femmes ont moins de douleurs, moins de toux, moins de difficultés à respirer, moins de nausées», a souligné la chirurgienne oncologue.
Bien des étapes restent à franchir avant que ces nouveaux médicaments puissent être administrés à des femmes ayant un cancer du sein. Une fois toutes les études complétées, ils devront être approuvés par Santé Canada. Par la suite, le ministre de la Santé devra accepter que ces médicaments soient remboursés par la Régie de l'assurance maladie, à la suite d'une recommandation favorable de l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESSS), qui a pris la relève de l'ex-Conseil du médicament.

Dans un premier temps, les entreprises pharmaceutiques qui produisent le pertuzumab et l'everolimus ont entrepris les démarches afin que leur médicament respectif soit approuvé par les autorités réglementaires aux États-Unis et en Europe. Par ailleurs, il est possible que des patientes de Québec puissent bénéficier plus rapidement du pertuzumab dans le cadre d'une étude clinique avant qu'il soit homologué.
La Dre Provencher a comparé un cancer avancé à un escalier qui descend. «Ce qu'on veut avec les nouveaux médicaments, c'est d'avoir le plus de marches possible. On veut que ce soit le plus long possible. C'est ce qu'on appelle la survie sans progression», a-t-elle expliqué.
Au fil des années, l'arsenal de médicaments et de traitements et l'expérience acquise ont permis de prolonger et d'améliorer la qualité de vie de bien des femmes ayant un cancer avancé. «C'est comme une maladie chronique. J'ai des patientes qui vont vivre 10 ans avec des métastases avec une bonne qualité de vie. Il y a des femmes qui retournent travailler. On est rendu là. Quand j'ai commencé à pratiquer, on ne voyait pas ça. C'était très rare», a fait part la médecin.
Pour les femmes atteintes d'un cancer du sein métastatique, le temps gagné est quelque chose de très précieux. «Si vous rencontriez de mes patientes à Place Laurier, vous ne sauriez pas qu'elles sont métastatiques. Elles ont malgré tout une bonne qualité de vie. C'est à ça que servent tous nos efforts.»
Le pertuzumab a été utilisé contre la forme du cancer du sein en lien avec le gène tumoral HER2. Ce type de cancer, qui représente environ 15 % des cas, est une forme agressive de cancer qui frappe particulièrement des femmes plus jeunes.
Quant à l'everolimus, qui est déjà utilisé pour contrer le cancer du rein, il a été employé dans une thérapie contre le cancer du sein de type hormonodépendant qui est le plus fréquent (80 % des cas). On estime que 5 % des femmes ayant développé un cancer du sein ont les deux formes de cette maladie.

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