Près de 80% des patients atteints d’un cancer avancé présentent une perte de poids avec une diminution de la masse musculaire. Ce phénomène, non-réversible malgré un apport nutritionnel adéquat et responsable de 25% des décès de patients oncologiques, est appelé cachexie.
Dans le cadre de son Plan Cancer, le SPF Santé publique a sélectionné onze projets destinés à lutter contre la cachexie. Les Cliniques universitaires Saint-Luc, dont le dossier a été sélectionné, proposent un projet particulièrement innovant basé sur des recherches fondamentales développées par le Pôle endocrinologie, diabétologie et nutrition de l’UCL. Phénomène fréquent chez le patient oncologique, la cachexie peut se définir comme une perte pondérale résultant surtout d’une perte de masse maigre, notamment musculaire, et non-réversible malgré un apport nutritionnel adéquat. Le pronostic de la cachexie dépend directement de l’ampleur de la perte de masse musculaire. Ce phénomène touche près de 80% des patients présentant un cancer avancé et est responsable de 25% des décès ; il affecte gravement la qualité de vie du patient, mais également son pronostic vital.
Grâce au soutien du SPF santé publique, les Cliniques universitaires Saint-Luc mènent un projet visant à rechercher les mécanismes de la cachexie, mais aussi à la détecter précocement afin d’améliorer le pronostic chez le patient oncologique. L’objectif du projet des Cliniques Saint-Luc est de définir le rôle d’une hormone, l’Activine A (ActA), dans l’atrophie musculaire observée au cours de la cachexie cancéreuse. En effet, des travaux récents suggèrent que la production d’ActA par certaines tumeurs cancéreuses pourrait induire une atrophie musculaire, contribuer à la cachexie et donc à la mortalité associées à certains cancers. Cette hypothèse est d’autant plus intéressante que de nouvelles molécules capables d’inhiber l’action de l’ActA sont en cours de développement. Cependant, le rôle de l’ActA dans la cachexie cancéreuse chez l’homme n’a jamais été investigué. La mise en évidence du rôle de l’ActA dans la cachexie cancéreuse humaine devrait permettre de caractériser un nouveau biomarqueur prédictif de cachexie et d’identifier les individus susceptibles de bénéficier d’un traitement pour contrer la production de l’ActA.
Ce projet, intitulé ACTICA, est initié par le Pr Jean-Paul Thissen, responsable du Comité liaison alimentation-nutrition (CLAN) des Cliniques universitaires Saint-Luc et membre du Pôle endocrinologie, diabétologie et nutrition de l’UCL, le laboratoire où seront réalisées les différentes analyses. Il s’agit d’une collaboration avec l’Unité de chirurgie colorectale, le Service diététique et le Service d’oncologie médicale au sein du Centre du Cancer des Cliniques universitaires Saint-Luc. Le projet sera mené par Marie de Barsy, infirmière coordinatrice, et le Dr Audrey Loumaye, médecin coordinateur.
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