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lundi 9 janvier 2012

Le point sur la santé des lesbiennes

Hélène Rousselot connaît bien les problèmes de santé auxquels sont confrontés les lesbiennes. Membre de l'Association des Médecins Gays (AMG), elle apporte son aide à celles et ceux qui n'osent pas parler de leur orientation sexuelle à leur praticien. Elle a également participé à «Tomber la culotte», une brochure traitant de la santé des lesbiennes, publiée en octobre dernier sous la houlette de Coraline Delebarre de Kiosque Info Sida et de Clotilde Genon de Sida Info Service (lire leur interview).  (source: tétu.com)
TÊTUE: Existe-t-il des maladies sexuellement transmissibles plus spécifiques aux pratiques lesbiennes?
Il n'y a aucune pathologie qui soit spécifique aux pratiques saphiques. En revanche, elles peuvent attraper toutes les autres IST déjà connues des hétérosexuels ou des bisexuels. Ainsi, le risque d'attraper la syphilis par exemple est présent lors de ce qu'on pourrait appeler le «frottis-frottas», c'est-à-dire le frottement vagin contre vagin, ainsi que les condylomes (dus au Papillomavirus) qui sont à l‘origine du cancer du col de l'utérus. Par ailleurs, si le VIH ne peut s'attraper par pénétration digitale – hors périodes de menstruations – même avec des partenaires multiples, il peut se transmettre par le partage d'un jouet sexuel non protégé ou mal nettoyé au même titre que l'hépatite B.
En outre, il est possible d'attraper des bactéries telles que le chlamydia et le mycoplasme qui suscitent des irritations. La position dite des «ciseaux» où les muqueuses se touchent, ou encore les pratiques dans lesquelles le sang est en jeu, notamment celui des règles – qui ne doit pas être pris en bouche ou toucher directement sur le sexe – sont un facteur important de transmission. Quant au cunnilingus, il comprend plusieurs risques tels que l'herpès, l'hépatite B et encore la syphilis.
Les risques d'attraper des mycoses sont-ils plus élevés chez les lesbiennes?
Non. Même si une femme peut se contaminer auprès de sa partenaire, le manque d'hygiène peut à lui seul créer une mycose chez la femme.
Peut-on dire, comme certaines le pensent parfois, que les lesbiennes sont une population sans «danger»?
Elles ne sont pas à proprement parler une «population à risque», mais leur moindre accès au soin les rendent plus vulnérables. Mais les lesbiennes oublient parfois qu'elles sont des femmes. Il est nécessaire de leur rappeler que quelque soit leur look, qu'elles soient butchs, fems, androgynes… – peu importe! – elles doivent prendre soin de leur corps. Une consultation gynécologique doit avoir lieu au moins une fois par an, un frottis s'impose tous les trois ans ainsi qu'un dépistage régulier du cancer du sein.

Pourquoi consultent-elles moins?
Nombre d'entre elles sont mal à l'aise face à un praticien. Leur intimité entre en jeu et parler de leur orientation sexuelle à un inconnu n'est pas aisé. L'hétéronormativité qui régit la société ne les aide pas à s'ouvrir. N'ayant pas besoin de contraception, elles ne vont pas avoir ce «prétexte» pour consulter. Par ailleurs, certains gynécologues ou généralistes sont assez fermés dans leurs propos ou oublient d'évoquer une autre orientation sexuelle que celle de l'hétérosexualité.
Le problème est que nous entrons dans un cercle vicieux où les patientes ne s'ouvrent pas, ne posent pas de question, sont mal informées et le tabou reste ancré dans la relation médicale. Pour ma part, je veille toujours à dire «le compagnon ou la compagne» laissant ainsi la voie ouverte aux personnes qui ont envie d'en parler. C'est notamment pour cette raison que l'AMG a été créée: les patients téléphonent à l'association et nous les redirigeons vers des praticiens, toutes spécialités confondues, qui ne les jugeront pas sur leur orientation sexuelle et à qui ils pourront parler en toute liberté. Mais nous espérons que les choses changent et qu'un jour l'association puisse fermer ses portes.(source: tétu.com)

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