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lundi 6 février 2012

Les Médecins ? Pas des agents administratifs de l’Etat

 Le Journal du Médecin poursuit sa série... sur la vision des présidents de parti de l’accord fédéral sur les soins de santé, c’est autour de Charles Michel de répondre aux questions. Le président du MR revient sur un aspect, qui selon lui, n’a pas été assez mis en avant : « Grâce à cet accord, on garde les mêmes types de remboursement au sud et au nord du pays. Les médecins, de Bruxelles et d’ailleurs, ne doivent pas remplir des documents complètement différents suivant les patients qu’ils soignent. Ce n’était pas un aspect si évident… lorsque la crise faisait craindre l’éclatement. Par ailleurs, avec l’accord institutionnel, on va intensifier l’aide aux personnes via les Communautés. »

Pour lui, le plus important reste l’utilisation de tous les moyens : « Le budget sera en phase avec la réalité des dépenses. Evidemment, des économies ont été faites…mais on a épargné au mieux les patients. On poursuivra le travail d’amélioration des soins de santé en concertation avec les médecins et les autres acteurs de la santé. Au MR, nous avons toujours accordé une grande attention au secteur médical. C’est essentiel pour garder une santé de qualité pour l’ensemble de la population. On est, en outre, très attaché à la liberté thérapeutique. Le sénateur et médecin, Jacques Brotchi a réalisé d’ailleurs un important travail en la matière. »
Charles Michel est conscient que les médecins font aussi des efforts : « Je salue le travail et les sacrifices qui ont été faits dans le cadre de l’accord médico-mutuelle. Cela permet aussi de stabiliser le modèle social. »
Avec la nouvelle réforme institutionnelle, le président du MR est conscient que les médecins et les acteurs de la santé sont parfois perdus dans tous les transferts de compétence : « En santé, comme dans d’autres domaines, on va devoir faire preuve de pédagogie. Je me rends déjà souvent sur le terrain pour expliquer ce que cet accord changera concrètement pour  les gens. Nous sommes à la disposition de tous les acteurs de la santé. On expliquera comment cet accord va faire évoluer leur pratique quotidienne. »
Au cœur du débat, l’avenir du Numerus clausus a mis de la tension autour de la table fédérale : « On a beaucoup bataillé sur les numéros Inami à la table des négociations. Il faudra une évolution. Tant au Nord qu’au Sud, les acteurs politiques en sont conscients. Un assouplissement est indispensable » souligne Charles Michel qui pourfend le débat francophone sur les études de médecine : « Je reste favorable à un examen d’entrée. M. Brotchi a défendu cette ligne contre le texte du ministre Jean-Claude Marcourt. Je déplore que certains partis tiennent un double langage en la matière. »
Enfin, il attend toujours un vrai cadastre des médecins : « Je sais qu’un travail a déjà été réalisé en la matière, mais c’est insuffisant. Il est urgent d’avoir un vrai cadastre des médecins qui travaillent à soigner les gens dans ce pays. Ce sera la seule solution pour avoir un impact objectif sur l’avenir des numéros Inami. Vouloir ce cadastre, ce n’est pas une position idéologique. Je veux que tous les acteurs politiques se rendent compte que la société a évolué ces dernières années. Certains médecins veulent travailler moins. D’autres ne veulent plus être au contact des patients. Je le respecte. Notre travail est toutefois d’être certain qu’il y aura assez de médecins pour tout le monde.»
Dans ce contexte, il est favorable à une évolution des gardes des médecins : « On défend notamment les projets dans certaines communes de mettre en place des taxis sociaux qui conduisent les patients chez le médecin. »
Il garde aussi toute sa confiance dans les médecins pour le dépistage du cancer du sein : « Le médecin généraliste doit vraiment être au centre du dispositif. C’est un dépistage qui devrait sans doute être aussi mieux développé localement. On peut encore mieux le cibler, le personnaliser. Seule la proximité peut permettre d’améliorer le taux dépistage. On doit aussi tenir compte d’un aspect générationnel. Je sens que les femmes évoluent face à cette maladie et à son dépistage. »
A Wavre justement, Charles Michel mise sur la santé au niveau local : « J’ai une échevine de la santé. Des études, au niveau mondial, montre une amélioration de la santé de la population d’une ville lorsque l’on mène une politique locale de la santé. On voit déjà les premiers effets après 4 à 5 ans. » A bon entendeur…
Vincent Lievin



Parmi les grands changements que le président du MR , Charles Michel veut entreprendre dans les soins de santé, il y a l’allégement administratif pour les médecins : « Il faut au plus vite mettre en place une simplification administrative en profondeur tant pour les médecins que pour les associations médicales. On doit redonner aux médecins la liberté intellectuelle d’exercer leur profession.  On ne peut plus accepter que les médecins soient les agents administratifs de l’Etat ! Les Belges ont trop besoin actuellement de médecins qui soignent ».
Dans le même ordre d’idée, la nomenclature sera réformée : « Il y a des prestations qui doivent être supprimées. Une réforme en profondeur qui aidera les médecins à travailler est indispensable. Toutefois, pour que cette réforme soit efficace et durable sur le terrain, elle ne pourra être menée qu’en parfaite concertation avec les médecins. La prescription de médicament évoluera aussi. Il y a actuellement trop de règles complexes. »
Justement, en matière de médicaments, certaines voix se sont inquiétées que le modèle Kiwi n’ait pas été remis sur pied pour faire diminuer le coût de certains médicaments. Charles Michel défend la philosophie du MR : « Avec les médicaments, il faut être réaliste. On est favorable à l’équité en la matière. Le secteur du médicament doit évidemment faire des efforts tout comme les médecins. Mais on doit aussi tout mettre en œuvre pour garder sur notre territoire, la recherche et l’innovation médicale. Cela nous permet de soutenir l’emploi et la qualité des soins de santé. C’est un aspect qui est parfois oublié par certains intervenants. Les médecins ne sont toutefois pas dupes. »
L’avenir financier et humain des hôpitaux retient aussi toute son attention : « Les médecins et les responsables d’hôpitaux doivent maintenir la qualité des soins de santé dans les institutions. A notre niveau, nous devrons être francs et dire que tous les hôpitaux ne peuvent pas avoir la même technologie. On mènera une réflexion de qualité de soins à l’intérieur d’une zone définie. Enfin, le débat financier sur la relation des médecins hospitaliers et des responsables d’institutions sera ouvert. C’est un enjeu majeur. »
Pour les maisons de repos, il croit en l’innovation. « A Wavre, on vient de poser la première pierre d’une maison de repos plus conviviale et qui contiendra des commerces de proximité. Les maisons de repos vont évoluer et avoir en leur sein des soins encore mieux adaptés. Les médecins y joueront également un rôle de proximité notamment avec l’augmentation du maintien à domicile. Enfin, l’avenir des maisons de repos passera inévitablement par les partenariats public-privés avec, par exemple, l’Horeca ou d’autres secteurs. »
Il s’inquiète, par contre, des métiers en pénuries dans notre société comme pour les infirmières : « Il n’est pas normal que l’on manque toujours d’infirmières. On vit dans une société étrange où il existe des milliers d’emplois disponibles et des milliers de chômeurs. Le travail doit être mieux encouragé financièrement… et surtout, on doit adapter, au plus vite, les formations des chômeurs pour répondre aux pénuries. C’est le combat du MR qui trouve que les classes moyennes sont trop délaissées.

Enfin, si on donnait plusieurs millions d’euros pour les soins de santé, Charles Michel sait ce qu’il en ferait : « J’ai deux priorités en la matière. La lutte contre le cancer qui est une maladie qui peut toucher tout le monde. La prévention et la recherche contre le cancer sont au cœur de notre projet. Par ailleurs, on doit mettre plus de moyens pour gagner la bataille contre la maladie d’Alzheimer. Aider les personnes touchées et leur entourage est une priorité humaine. »

Vincent Lievin


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