Après le bouclage des accords institutionnels et budgétaires, le Journal du Médecin fait le point sur ces accords et sur les défis de l’année 2012 en matière de santé avec les 4 présidents des partis francophones. Le premier, Thierry Giet, président du PS faisant fonction depuis le 6 décembre 2011, est député socialiste (PS) de la circonscription électorale de Liège depuis 1995. Moins connu des médecins peut-être, il a déjà abordé des dossiers liés à la santé dans sa carrière politique. En effet il s’est déjà signalé dans le cadre des débats à la Chambre sur la chirurgie esthétique. Il revient d’ailleurs sur l’affaire des prothèses mammaires PIP : « Il n’est pas normal que les contrôles ne soient pas plus poussés dans ce secteur.
Dans les années à venir, nous devrons au niveau du Parlement et du Sénat permettre la mise en place de textes qui offriraient une plus grande sécurité sanitaire à la population. Il en va de notre responsabilité. Il y a même une demande en ce sens du monde la chirurgie esthétique. L’image de cette dernière souffre inévitablement de l’absence de normes plus strictes. »
Thierry Giet rappelle qu’il existe une proposition en la matière, cosignée par d’autres parlementaires. Elle avait été déposée à la Chambre pour améliorer la législation en matière de chirurgie esthétique. Cette proposition visait notamment « à exiger des établissements qui se livrent à la pratique de la chirurgie esthétique le respect de normes sanitaires strictes et à assurer au patient une qualité de soin irréprochable, via l’encadrement des prestataires autorisés à poser tel ou tel acte. Cette proposition souhaitait également définir minutieusement la relation médicale entre le patient et le prestataire et lutter contre les abus en matière de remboursement de prestations qui n’ont rien de thérapeutique » précise-t-il.
Thierry Giet rappelle qu’il existe une proposition en la matière, cosignée par d’autres parlementaires. Elle avait été déposée à la Chambre pour améliorer la législation en matière de chirurgie esthétique. Cette proposition visait notamment « à exiger des établissements qui se livrent à la pratique de la chirurgie esthétique le respect de normes sanitaires strictes et à assurer au patient une qualité de soin irréprochable, via l’encadrement des prestataires autorisés à poser tel ou tel acte. Cette proposition souhaitait également définir minutieusement la relation médicale entre le patient et le prestataire et lutter contre les abus en matière de remboursement de prestations qui n’ont rien de thérapeutique » précise-t-il.
Si cet élément d’actualité n’est pas dans l’accord du gouvernement, l’avenir du Numerus clause l’est ! Avec Jean-Claude Marcourt, ministre francophone de l’enseignement supérieur et Laurette Onkelinx ministre fédéral de la santé, le PS a toutes les cartes en main pour espérer une évolution de ce dossier : « C’est un sujet sensible tout le monde le sait. Toutefois, il y a une ouverture sur ce sujet dans l’accord de gouvernement. On va donc évaluer le nombre de numéro Inami. Sur cette base, le Numerus clausus connaîtra une évolution plus ou moins importante. L’avenir de la santé de la population passera par une adaptation du nombre de médecins sur le terrain mais aussi dans les autres secteurs d’activité où il faut des médecins. »
Pour lui, le dossier ne pourra donc pas être enterré au niveau communautaire: « Ce n’est dans l’intérêt de personne. Quand on a conclu un accord, chaque mot est important. Mais s’il y a un blocage, on pourra montrer du doigt la ligne de l’accord où il était prévu que l’on parle du Numerus. C’est écrit ! » précise-t-il avec sagesse.
Le manque de médecin pose de vrais problèmes sur le terrain : « J’en suis conscient. J’ai un frère médecin généraliste. Il m’explique son quotidien. Il me parle souvent de la lourdeur de la charge administrative qui pèse sur les médecins. Avec Impulséo 3, on a voulu faire évoluer cette problématique. Les médecins pourront faire appel à un télésecrétariat ou à du personnel pour les soulager de toute cette paperasserie. Le médecin doit pouvoir consacrer plus de temps aux malades. Ma réflexion est la même pour les problèmes de garde de médecins. On doit aider les médecins qui le souhaitent à mieux travailler ensemble pour les gardes notamment en milieu rural. S’il le faut, les communes doivent pouvoir mettre à leur disposition un local pour les gardes.»
Il n’est toutefois pas favorable au projet de la consultation par téléphone évoquée en cette fin d’année 2011 : « Il faut savoir jusqu’où on peut aller. Il en va de la déontologie de chacun et de la responsabilité professionnelle de chacun. La sécurité de la santé du patient doit rester la priorité de tout projet. »
Enfin, il ne croit pas que la féminisation de la profession rend le médecin moins disponible : « C’est un faux débat. Tant les hommes que les femmes d’aujourd’hui aspirent à avoir plus de vie de famille. Ils souhaitent profiter de leur enfant le week-end. Ils ne veulent plus travailler 24 h/24, 7 jours sur 7. »
Pour lui, cela explique en partie le succès de certaines maisons médicales : « Je remarque que de plus en plus de médecins expriment le besoin de travailler ensemble. Ce n’était pas du tout le cas il y a une vingtaine d’années. C’est une évolution du métier. Je ne suis toutefois pas favorable à la généralisation des maisons médicales. On doit pouvoir laisser le choix des deux pratiques, maisons médicales ou médecin indépendant, au patient. Chaque pratique possède ses qualités. L’important, c’est la disponibilité des soins pour la population. »
Vincent Lievin
L’accord gouvernemental, dans le contexte budgétaire difficile, est bon pour le PS selon son président : « Nous tenions à garder une certaine norme de croissance. Nous savions que nous ne pourrions plus atteindre les 4,5%. Toutefois, nous aurons quand même 2% pour 2013 et 3% pour 2014. Pour l’avenir de notre politique de santé, il était essentiel de maintenir un tel effort » souligne M. Giet
L’autre point important pour lui, c’est la création de 800 emplois dans le secteur non-marchand : « Dans l’accord, nous devions penser à l’avenir des soins de santé dans leur ensemble. Avec cette mesure, nous allons notamment pouvoir poursuivre l’engagement d’infirmière et d’infirmier. C’est un métier que je connais bien. A Liège, j’ai donné cours de droit dans une école d’infirmière. J’ai conscience de la pénibilité de ce métier. On doit toutefois tout faire pour qu’un plus grand nombre de jeunes s’investissent dans ce secteur. L’avenir de nos maisons de repos, de nos hôpitaux et de nos soins à domicile est en jeux. »
Justement, au niveau des maisons de repos, les enjeux financiers sont colossaux : « Ce n’est pas le secteur que je connais le mieux. Toutefois, il y a une ligne de conduite à tenir pour rester dans un schéma financier réaliste. Nous allons devoir mettre en place des politiques de maintien à domicile encore plus efficaces et de qualité irréprochable. Il est indispensable de retarder le plus possible l’arrivée des personnes plus âgées en institution. En outre, il y a un manque de places que les Régions devront combler. Elles devront avoir les moyens financiers pour le faire. Ils seront transférés du fédéral » note le président Giet.
La réflexion d’austérité budgétaire sera la même pour les hôpitaux : « Plus que jamais, on doit penser l’avenir du secteur hospitalier en terme de synergie. Je connais bien la problématique sur la région liégeoise, mais c’est la même chose à Bruxelles ou à Tournai. Je sais que les esprits évoluent, mais on doit encore faire plus de synergies. Il faut des centres hospitaliers de qualité et accessibles. Certains seront plus spécialisés que d’autres mais cette réflexion devra toujours se faire avec un regard global sur une sous-région. Le citoyen doit toujours pouvoir bénéficier des meilleurs soins à une distance respectable de chez lui. »
Tant à la Région avec Eliane Tillieux qu’à la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec Fadila Laanan, la réforme de l’Etat annonce une évolution du secteur de santé : « Ce sera un vrai défi à mener transversalement. Les bons choix devront être posés notamment en matière de prévention. »
Enfin, lorsqu’on demande au président du PS ce qu’il ferait, en matière de santé, d’une manne nouvelle de plusieurs millions d’euros, sa réponse est claire : « J’aurai deux priorités ! Les maladies chroniques et le Plan Cancer. Cela permettrait de travailler dans la continuité. Ce ne sont pas des nouveaux défis au sens premier du terme… mais il y a encore tellement de choses à faire dans ces deux secteurs. On devrait pouvoir y améliorer la recherche et l’innovation. Pour cela, il faudra des nouveaux moyens » conclut le président du PS.
Vincent Lievin
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