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vendredi 3 février 2012

Mutilations génitales féminines : les chiffres

Le nombre de femmes excisées augmentent constamment en Belgique bien que cette pratique soit punie depuis 2001, ont expliqué vendredi des associations comme Intact et le Gams Belgique lors d'une conférence de presse à l'occasion de la journée internationale contre les mutilations génitales féminines le 6 février.

Par mutilation génitale féminine, il faut entendre toute intervention qui conduit à l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toutes autres mutilations de l'appareil génital féminin qui sont pratiquées pour des raisons non thérapeutiques.
 Une étude a ainsi démontré que 1.975 petites filles courent le risque d'être excisées en Belgique. De même, près de 6.260 femmes excisées habitent notre pays. L'augmentation de leur nombre s'explique par l'immigration ces dernières années de nombreuses femmes issues de pays où les mutilations génitales sont pratiquées.

80 pc des femmes victimes de mutilations génitales qui vivent en Belgique sont originaires des mêmes 10 pays africains dont la Guinée, la Somalie, l'Egypte, le Nigeria et la Côte d'Ivoire. La problématique est particulièrement aiguë en Flandre où 3.550 petites filles et femmes sont excisées ou courent le risque de l'être. Bruxelles et la Région wallonne suivent avec respectivement 3.037 et 1.648 victimes.

Des progrès nombreux ont été enregistrés ces dernières années mais la réalité sur le terrain reste dramatique, soulignent les associations qui demandent que tous les professionnels qui entrent en contact avec les victimes soient correctement formés en matière de prévention et d'accueil.

A côté de cela, les différents niveaux de pouvoir doivent s'accorder sur des directives multisectorielles et désigner au sein de chaque secteur concerné des personnes de référence.

De son côté, Fadila Laanan, ministre francophone de la Santé, fait le point sur la question : "Il s’agit tout d’abord de renforcer l’offre d’expertise juridique sur une problématique plus complexe qu’elle n’y paraît, qui mêle étroitement le droit pénal, le droit de la jeunesse et le droit des étrangers. Avec l’asbl Intact, nous disposons désormais, en Fédération Wallonie-Bruxelles, d’un point de référence qui offre un conseil et un accompagnement juridiques aux personnes confrontées aux MGF. La création d’un service juridique spécialisé permet de développer une expérience de terrain qui sera précieuse dans l’évaluation de nos législations en matière de prévention, de dépistage, de répression des auteurs, de prise en charge et de protection des victimes de MGF. Par ailleurs, depuis de nombreuses années déjà, un travail considérable de sensibilisation a été accompli par le GAMS, avec des moyens restreints. J’ai voulu répondre positivement à sa demande de l’aider à professionnaliser son équipe et de s’inscrire dans une dynamique de promotion de la santé. En Fédération Wallonie-Bruxelles, le travail de sensibilisation a été renforcé depuis 2009. L’an dernier, par exemple, une brochure sur le secret professionnel et les MGF a été diffusée, à Bruxelles et en Wallonie, à tous les centres PMS, aux services de santé scolaire, aux organisations de l’aide à la jeunesse ainsi qu’aux consultations ONE. Partant de la question, très concrète pour un médecin ou un travailleur social, du secret professionnel, cette plaquette apporte une série d’informations et de recommandations sur la problématique des MGF. J’entends également promouvoir la diffusion du guide présenté par Mme Onkelinx, dans les secteurs de la petite enfance et de la promotion de la santé. En 2011 également, une série de formations ont été organisées, à Bruxelles et en Wallonie, pour les professionnels de première ligne. Ces formations vont se poursuivre tout au long de cette année. Je pense qu’il faut aller un cran plus loin que la seule sensibilisation. Dans quelques jours, le Délégué général aux droits de l’enfant, Bernard De Vos, organisera une rencontre entre les associations spécialisées et les représentants des services de l’aide à la jeunesse. Ceux-ci ne sont pas toujours suffisamment outillés pour répondre avec justesse à des signalements ou pour participer à un dépistage. Il en va de même pour la médecine à l’école, pour la promotion de la santé, ou pour les consultations ONE : ces secteurs sont réticents, souvent à raison d’ailleurs, à l’idée de participer à une forme de contrôle des personnes qui font appel à eux. Par ailleurs, c’est uniquement dans la collaboration avec les organisations de première ligne que l’on peut dégager des lignes de conduite visant à répondre adéquatement aux enjeux du dépistage et de la prise en charge des situations de MGF. En 2012, sur la base des concertations menées avec les différents secteurs de la Fédération, et avec les associations spécialisées, j’entends travailler à l’élaboration d’un cadre de référence intersectoriel, fondé sur l’évaluation des structures existantes et sur les dispositions prises chez nos voisins, en France, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. Ces lignes directrices devraient déterminer qui fait quoi, et comment. Qui est en charge du dépistage ? Quels sont les outils les plus appropriés, les plus efficaces ? Que faire en cas de signalement d’un risque ? A partir de quel moment et qui décide de recourir à la Justice ? Je suis convaincue qu’avec l’expertise du GAMS et d’Intact, nous pourrons aboutir en 2012 encore à l’établissement de ce cadre de référence, essentiel pour lutter avec efficacité contre les MGF."

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