De 25 à 30 enfants sont victimes du syndrome du bébé secoué pour 120.000 naissances en Belgique. (Voir vidéo)
Pour éviter que les pleurs incessants de bébé ne conduisent à l'irréparable, la Haute Autorité de Santé (HAS) veut sensibiliser le grand public au syndrome du bébé secoué et aider les médecins à repérer cette forme mal connue de maltraitance.
"C'est typiquement un geste incontrôlé de colère", a expliqué le Dr Cédric Grouchka (HAS), mardi au cours d'une conférence de presse. Mais c'est aussi "une véritable maltraitance", dont la gravité n'est pas suffisamment perçue dans l'inconscient collectif.Pour éviter que les pleurs incessants de bébé ne conduisent à l'irréparable, la Haute Autorité de Santé (HAS) veut sensibiliser le grand public au syndrome du bébé secoué et aider les médecins à repérer cette forme mal connue de maltraitance.
Au moins 200 syndromes de bébé secoué se produiraient chaque année en France, un chiffre "fortement sous-estimé", selon la HAS. Parmi eux, 10 à 40% en meurent, les autres conservant des séquelles à vie: difficultés d'apprentissage, épilepsie, troubles visuels, paralysie...
Dans la majorité des cas, il s'agit de bébés de moins de 6 mois, plus souvent des garçons. L'adulte responsable -le plus souvent un homme, semble-t-il- peut être un parent ou toute autre personne amenée à garder l'enfant (beau-parent, nourrice, baby-sitter...).
L'objectif des recommandations de la HAS est double: fournir aux médecins un "guide pratique" pour mieux repérer ce syndrome, l'enjeu majeur étant d'éviter le risque de récidives (qui se produisent dans plus de la moitié des cas).
Ne pas laisser un bébé une seule seconde sans surveillance sur une table à langer est devenu un réflexe pour éviter qu'il ne tombe. De la même façon, il faut savoir qu'un bébé peut pleurer beaucoup et longtemps et "savoir dire stop, faire une pause avant d'être à bout", a expliqué le Dr Grouchka.
"Il ne faut pas hésiter à se mettre à l'écart", en appelant quelqu'un à la rescousse lorsqu'on est énervé ou épuisé. Quand on est seul avec lui, et que les tentatives habituelles pour faire cesser ses pleurs (le changer, le tenir contre soi...) ont échoué, le bon réflexe est de coucher le bébé dans son lit, sur le dos, et de s'isoler pour se calmer. Se protéger soi pour protéger l'enfant de tout geste inconsidéré.
Les recommandations de la HAS comportent aussi un volet plus technique, une grille de critères qui permet d'aider les médecins à poser le diagnostic et à en tirer les conséquences.
Le syndrome du bébé secoué est ainsi "hautement probable, voire certain", en cas de lésions intracrâniennes associées à des hémorragies rétiniennes (présentes dans au moins 80% des cas) et à une "histoire" rapportée par l'entourage incohérente ou absente.
"On note souvent un délai" entre le début des signes et la consultation, a relevé le Dr Mireille Nathanson, pédiatre spécialiste des questions de maltraitance.
"Au moindre soupçon, l'hospitalisation est obligatoire pour protéger le bébé", a-t-elle souligné.
Se pose ensuite la question du signalement aux autorités. "Il ne s'agit pas de dénoncer des personnes, mais une situation de danger pour l'enfant", a relevé Mme Fabienne Quiriau (Convention nationale des associations de protection de l'enfant).
Tous les milieux socio-économiques et culturels peuvent être concernés.
En revanche, les spécialistes sont formels: le syndrome du bébé secoué "n'est pas dû à un jeu". Balancer un bébé dans un transat, même énergiquement, ne peut pas occasionner ce type de lésions. De même, "il n'y a pas de danger à faire l'avion ou lancer en l'air un enfant d'un an", a indiqué le Dr Nathanson.
"Le jeu n'est pas responsable des lésions de secouement. Il faut continuer à jouer avec les enfants", a-t-elle assuré.
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