L'abus de tranquillisants et de somnifères durant des années augmenterait le risque d'entrée dans la maladie d'Alzheimer, selon les premiers résultats d'une étude française, dont le responsable appelle à agir pour réduire cette consommation dont les Français restent les champions. Pas loin du tiers des plus de 65 ans consomment des benzodiazépines comme tranquillisants ou comme somnifères, relève le Pr Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste (Inserm/université de Bordeaux).
Il faut savoir que cette étude est interpellante lorsqu'on sait que le nombre de Wallonnes sous tranquillisants a doublé en dix ans selon l'enquête de l'Institut de santé publique (ISP) sur la santé des Belges. En Wallonie, une femme sur six (15,8 %) est sous anxiolytiques, alors qu'elles n'étaient à peine que 7,7 % en 1997. Aujourd’hui, en France,12 % des hommes et 20 % des femmes achètent des hypnotiques ou des tranquillisants, ce qui situe la France dans le peloton de tête des pays industrialisés.
Cette étude est donc au centre du quotidien des Belges aussi. Le responsable de cette nouvelle étude, à paraître prochainement dans une revue scientifique et dévoilée par le magazine Sciences et avenir, espère que l''on ne va pas attendre encore quinze ans de continuer à être les champions du monde de la consommation de psychotropes', avant de réagir. D'autant, explique-t-il, que ce n'est pas la première étude qui va dans le sens d'une association entre la consommation au long cours des benzodiazépines et la maladie d'Alzheimer. (source: lemonde.fr)
Chaque année, en France, seize mille à trente et un mille cas d'Alzheimer seraient ainsi attribuables à ces traitements par benzodiazépines ou apparentés, et leurs génériques : Valium (Roche), Témesta (Biodim), Xanax (Pfizer), Lexomil (Roche), Stilnox (Sanofi), Mogadon (Meda Pharma), Tranxène (Sanofi), etc., écrit le magazine dans son numéro d'octobre. Environ 120 millions de boîtes sont vendues par an. La France consomme cinq à dix fois plus de somnifères ('hypnotiques') et d'anxiolytiques que ses voisins européens, rappelle Sciences et avenir.
'Si en épidémiologie, il est difficile d'établir un lien direct de cause à effet, dès qu'il existe une suspicion, il paraît normal d'agir et d'essayer de limiter les nombreuses prescriptions inutiles', explique le Pr Bégaud. La durée du traitement aussi devraient respecter les règles et ne pas excéder douze semaines, par exemple, pour les anxiolytiques.
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