A des âges différents, les hommes et les femmes peuvent avoir des problèmes de consommation d'alcool. Les personnes âgées pour lesquelles une difficulté liée à l’alcool se pose, sont
davantage concernées par une consommation chronique ou aigue.
Le chapitre « seniors » du tableau de
bord transfrontalier de la santé montre que dans les provinces wallonnes,
environ 20% des hommes de 65 ans et plus et 10 % des femmes sont des
consommateurs quotidiens de boissons alcoolisées (chiffres issus des enquêtes
nationales de santé).
8,5% des hommes de cet âge et 4,1 % des femmes
consomment respectivement plus de 22 et 15 verres par semaine en moyenne en
2008 en Wallonie. Par ailleurs, 11 % des hommes et 3 % des femmes
déclarent aussi dans cette enquête consommer 6 verres ou plus d’alcool en une
occasion au moins une fois par mois.
La ministre wallonne de la santé, Eliane Tillieux a fait le point sur cette question au Parlement wallon : "Un autre indicateur intéressant porte sur le nombre
de décès par cirrhose. En 2006, dernière année disponible, 335 hommes et
162 femmes sont décédées des suites d’une cirrhose. Il est important de préciser que la cirrhose n’est pas
toujours alcoolique, elle l’est dans 50 à 75% des cas. La cirrhose constitue, par
contre, une grande cause de mortalité prématurée (avant 65 ans).
La ministre va plus loin dans son analyse: "L’OWS cite souvent la proportion extrêmement élevée
de personnes de 65 ans et plus qui consomment chaque jour des médicaments
prescrits. Un tiers d’entre eux prend plus de 5 médicaments différents, alors
que la faculté considère qu’au-delà de 3, on ne maîtrise ni les effets
secondaires ni les interactions. De plus, pour la plupart des personnes âgées qui consomment
trop d’alcool, le phénomène n’est pas nouveau. Mais beaucoup d’aînés diminuent d’ailleurs leur consommation en
vieillissant. Par contre, les déterminants d’une soudaine
augmentation de la consommation d’alcool sont sûrement à chercher dans la
sphère psychosociale. Il est largement admis que l’isolement est un facteur
déterminant du « mal vieillir ». Ainsi, l’alcoolisme ne consiste pas un problème
majeur chez la personne âgée, du moins en termes de fréquence dans la
population."
Les services spécialisés en assuétudes et les
services de santé mentale ne sont que peu confrontés à cette question au niveau
des personnes âgées. Par contre, la première ligne de soins, tels les médecins
généralistes et les maisons médicales le sont, de par la morbidité directe de
l’alcoolisme et de par la co-morbidité surajoutée en présence d’autres
pathologies. La complexité clinique qui en résulte nécessite alors le recours à
des soins médicaux spécialisés.
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