En Belgique, la
Société belge de Cardiologie, la Société belge de Cardiologie
interventionnelle et la Société belge de Chirurgie cardiothoracique sont favorables à
l'établissement d'un cadre précis de
remboursement pour
une nouvelle technique, le Transcatheter Aortic Valve Implantation.
Pour rappel, cette
technique permet le remplacement de la valve aortique, chez des
personnes présentant des sténoses de valve aortique par
exemple, et ce à coeur battant, c'est-à-dire sans circulation extracorporelle et sans devoir ouvrir le sternum et la cage thoracique.
A la Chambre, le député Daniel Bacquelaine rappelle que cette technique
très peu invasive a donné d'excellents résultats partout puisque 50
000 patients dans le monde ont déjà été traités de
cette façon. En
Europe, 9 500 valves ont été implantées au moyen de cette technique,
soit environ 30 interventions par million d'habitants. En Belgique, 22
centres ont ainsi implanté plus de 240 valves
aortiques en 2011. " Le KCE
propose de limiter très fortement le remboursement à 20 à 30 patients par an.
Cette approche me semble
relativement curieuse. Le KCE s'en tient à "l'inopérabilité
anatomique". J'ignore ce que cela signifie mais le KCE le sait sans doute.
Dès lors, par rapport au nombre de personnes éligibles à la
technique du point de vue des cardiologues, il y a une
discordance très
forte entre l'évaluation des cardiologues eux-mêmes et celle du KCE."
Selon lui, dans d'autres pays
européens (Allemagne, Italie, France, Pays-Bas, Espagne), cette
technique innovante est reconnue. Le remboursement a été
admis selon des conditions strictes, limitant le nombre
d'établissements habilités à pratiquer ces interventions. Aux
États-Unis, la FDA
a aussi approuvé en novembre 2011 cette technologie pour
les patients âgés inopérables.
Pour Laurette
Onkelinx, ministre de la santé, à ce stade, aucune décision
n'a été prise par l'INAMI au sujet du remboursement des
frais liés aux interventions cardiologiques selon la technique du
Transcatheter Aortic Valve Implantation, le TAVI."Cette technique
nouvelle et peu invasive est
conseillée pour les
personnes pour qui l'opération à coeur ouvert classique est trop
risquée ou impossible. Le Centre
d'expertise avait établi un premier rapport en 2008, suivi d'une actualisation
en septembre 2011, compte tenu des résultats des études cliniques
les plus récentes. Ce rapport a été dressé avec les groupes
professionnels concernés et ces résultats ont été examinés le 28 novembre 2011
en présence des représentants des sociétés scientifiques de
cardiologues et de cardiochirurgiens, de l'industrie, ainsi que du
Conseil technique des implants et du collège des médecins directeurs
de l'INAMI."
Les études disponibles confirment que la technique en
question peut s'accompagner de l'apparition
d'importantes
complications dans un nombre non négligeable de cas. Une grande partie
des spécialistes considèrent que l'intervention cardiologique
classique pour le remplacement de la valvule cardiaque reste la meilleure
des techniques, quel que soit le risque lié à l'intervention. Les instances étrangères ayant une mission comparable à celle
du KCE, comme par exemple la Haute autorité de
la Santé en France,
souscrivent également à ce point de vue. Actuellement, le
dossier est complété des résultats de l'étude et des discussions de la
réunion du 28 novembre dernier. Une procédure visant à développer
une proposition aux fins d'inscrire tout de même le remboursement,
mais dans des conditions très strictes et limitées comme c'est le cas
dans les pays voisins, est en cours. Cette procédure est à
l'agenda du groupe de travail du Conseil technique des implants du 28
mars prochain." ajoute-t-elle.
Et la ministre de conclure: Je vais veiller,
avec l'INAMI, à ce que la décision qui sera prise dans
ce dossier le soit
en toute transparence, sur la base de critères scientifiques,
compte tenu de la nécessité thérapeutique, en veillant prioritairement à
la sécurité du patient."
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