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vendredi 2 mars 2012

Médecins : envie de travailler après 65 ans ?





Que faire après 65 ans lorsqu’on est médecin généraliste ou spécialise en bonne santé ? Ils sont nombreux à vouloir maintenir une activité médicale. Le Journal du Médecin revient sur une initiative originale.



Plusieurs associations de médecins et caritatives œuvrent depuis des années en Asie ou en Afrique bénévolement. Des médecins belges y pratiquent des opérations ou un suivi de la santé d’une population locale tout en apportant leur expérience dans le cadre de formation.


D’autres médecins ne veulent plus du tout entendre parler de médecine et se lancent dans des projets non-médicaux. Ils sont de plus en plus nombreux aussi à créer leur société pour poursuivre une activité médicale après 65 ans tout en gardant de manière optimale leur droit à la pension. Toutefois, la charge administrative d’une telle démarche n’est pas du goût de tous. Une nouvelle alternative se présente donc sur le marché médical du médecin en retraite : la société H3S. « Nous proposons aux médecins seniors de les mettre en relation avec des institutions de soins à la recherche d’un renfort temporaire. On assure évidemment un accompagnement à la fois administratif, juridique et économique. Notre suivi est individualisé au niveau fiscal et financier pour ne pas que le médecin perde les atouts de sa pension » explique Jacques Simon, Partner chez H3S.

Actuellement, sur le marché belge, cette société dit ne pas avoir de concurrent : « Il y a plutôt des chasseurs de tête qui cherchent des médecins pour des institutions. Il n’existe toutefois pas une société spécialisée dans le placement de médecins seniors. »

Ce projet est venu d’une demande de terrain : « Nous connaissions plusieurs hôpitaux qui recherchaient des médecins pour des remplacements temporaires. Nous avons donc développé ce service où les remplacements peuvent aller de 2 semaines à 6 mois ou plus. C’est idéal pour remplacer un médecin en congé de maternité ou qui vient d’avoir un accident. Cela permet parfois à une institution hospitalière de garder son agrément. »

Ce système existe actuellement en Nouvelle Zélande et en Australie. « Nous avons deux médecins dans notre structure pour répondre au mieux à toutes les questions » ajoute François Burhin de la société H3S.

L’inquiétude principale du médecin, c’est le maintien de sa pension : « Pour un indépendant la pension à 65 ans est d’un peu plus de 17.000 euros net et pour les salariés entre 20 et 23.000 euros. Pour beaucoup de médecins, il est donc important de bien penser leur projet financier. Nous avons une cellule qui tient en compte tous les éléments fiscaux. »

Evidemment ce type de service a un coût : « Le médecin placé ne doit pas s’occuper de cet aspect. C’est l’institution médicale qui traite de cette problématique avec nous. Le paiement sera différents pour chaque cas suivant le rôle du médecin dans l’hôpital (forfait, honoraire, pool…)»

C’est un élément qui pourrait froisser ou scandaliser certaines personnes du monde médical : la marchandisation des médecins : « Je comprends que l’on voit notre service sous cet aspect commercial. Ce n’est pas notre volonté. Pour nous, c’est du Win Win. Le médecin est libre de travailler ou non à son rythme (un mois ou plus). De son côté, l’institution peut choisir le médecin qu’elle souhaite parmi les médecins intéressés par notre projet qui ont le profil qu’elle recherche. On n’impose donc rien ni à l’un, ni à l’autre. »



Un médecin n’est pas l’autre. La question de « l’âge limite pour une bonne pratique médicale», différente pour chacun, est aussi au centre du débat : « C’est évidemment un enjeu important. On doit garder des médecins de qualité dans notre organisation. Après chaque mission, l’institution et le médecin réaliseront des rapports séparés d’évaluation. Cela nous permettra de nous rendre compte du travail du médecin dans son environnement. Par ailleurs, nous sommes attentifs à la formation continue de nos membres. C’est essentiel. »



Actuellement, un premier médecin a été placé dans un hôpital de la province du Hainaut depuis le mois d’octobre. D’autres contrats sont en voie de finalisation : « Notre première expérience est positive puisque le contrat de 6 mois a été reconduit 2 mois de plus. »

Christian Denée, président de l’hôpital de Hornu a été le premier a participé au projet de la société H3S «  On avait un besoin d’un médecin chef, d’un médecin d’expérience opérationnel tout de suite. Cela nous a permis de trouver une solution immédiate. Budgétairement, cela n’a rien changé en terme de gestion pour notre institution.» L’avenir dira si cette démarche s’inscrira durablement ou non dans la culture médicale belge.

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