Les centres PMS sont fréquemment sollicités pour établir une attestation de QI, qui
est obligatoire pour le remboursement d’une rééducation logopédique par l’Inami.
L’arrêté royal du 10 janvier 1991 prévoit en effet une intervention de la
sécurité sociale dans la rééducation des troubles du développement du langage
en l’absence d’un trouble de l’intelligence. La question a fait débat au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La députée Florence Reuter a rappelé que beaucoup de parents s’adressent au
centre PMS pour obtenir ce test afin de l’intégrer dans le dossier à remettre à
leur mutuelle. "Effectué par un centre PMS, ce test est gratuit et dispense les
parents de se rendre chez un psychologue ou un psychiatre dont les honoraires
atteignent parfois 150 euros. De plus, quand il est réalisé par un conseiller
PMS au sein même de l’école, l’enfant est en milieu connu et se prête à l’exercice
en toute confiance."
La circulaire 3136 du 10 mai 2010 rappelle pourtant aux centres PMS que s’ils sont agréés pour réaliser ces tests, "ils ne peuvent le faire de façon isolée, une analyse globale étant indispensable" précise la députée.
Une rééducation immédiate pourrait masquer d’autres problèmes avec le risque de les délaisser, de les prendre en charge trop tardivement, de compromettre le développement de l’enfant. Il faut éviter toute précipitation et prendre le temps de détecter les difficultés. "L’enseignant peut se rendre compte qu’il y a un problème mais il n’est pas formé pour le cerner. Même une logopède peut échouer. C’est pourquoi il est indispensable de recourir à une équipe pluridisciplinaire voire à des spécialistes dans les cas complexes. Les CPMS disposent d’une telle équipe qui prendra le temps d’établir un diagnostic avec l’apport de chaque spécialité. L’évaluation des troubles de l’intelligence est un élément du diagnostic mais ne peut se limiter à un test standardisé ni aux seuls examens psychologiques. La dynamique tridisciplinaire implique une approche plus globale de l’enfant, tenant compte de ses problèmes personnels. Un enfant ne maîtrisant pas la langue d’enseignement rencontrera des difficultés différentes de celui dont c’est la langue maternelle. Il faut considérer l’ensemble des facteurs de développement de l’enfant (physique, mental, social)" ajoute la ministre.
À côté des manques et des dysfonctionnements, les équipes des CPMS s’intéresseront aussi aux besoins et aux ressources personnelles. Les demandes adressées au CPMS font l’objet d’une analyse globale. Après avoir rencontré les parents, les enseignants ou les éducateurs concernés, les équipes analysent la situation et ouvrent des pistes en utilisant d’abord les ressources disponibles (de l’enfant, de sa famille, de l’école). Recourir à une aide spécialisée sans une analyse préalable pour s’assurer du bien-fondé de la rééducation, sans un travail sur le processus d’acceptation par les demandeurs, risque d’entraîner une déresponsabilisation des parents ou de l’équipe pédagogique. Or, ce sont les premiers intervenants dans le développement des enfants. Les CPMS disposent de nombreux outils : entretien avec l’élève, avec les parents, construction avec l’enseignant, examen individuel et éventuellement, le recours à des services d’aide spécialisés comme les logopèdes.
"Au cours de cet accompagnement, quand une rééducation en logopédie est proposée, le CPMS devra remettre aux parents une attestation confirmant l’absence de troubles de l’intelligence. Ils bénéficieront alors du remboursement par l’Inami. Les CPMS n’ont pas pour mission de réaliser des examens pour des organismes relevant d’autres niveaux de pouvoir. Dans la plupart des établissements scolaires, les professionnels concernés (enseignants, logopèdes, équipe PMS), travaillent en étroite collaboration, ils veillent à respecter et à créer les conditions permettant à chacun de remplir pleinement ses missions. Les problèmes surviennent lorsque les parents consulten les CPMS dans le seul but d’obtenir l’attestation nécessaire au remboursement des séances de logopédie planifiées et parfois même déjà commencées. Délivrer ces attestations sans rencontrer l’enfant n’est pas le rôle des CPMS. Il est indispensable qu’ils soient associés à la demande dès le départ et qu’ils rencontrent l’élève, les parents, les enseignants et le logopède, et mènent les investigations nécessaires à un bon diagnostic, à un suivi adapté. La circulaire ne complique la tâche que de ceux qui veulent faire l’économie d’une démarche pourtant indispensable qui est précisément au coeur des missions des CPMS. Cela demande du temps mais c’est nécessaire pour mobiliser l’ensemble des acteurs autour d’un projet commun ; seul un travail collectif peut garantir les meilleurs résultats. Je fais confiance aux acteurs de terrain dans la mesure où ils travaillent ensemble mais je pose des limites afin que tous remplissent leur mission dans le respect mutuel" conclut la ministre Simonet.
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